Le Troisième Dragon
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Une île qui vous surplombe depuis les cieux, où dragons, Hommes, bêtes fantastiques et technologies se côtoient, c'est cette île qui vous attend, cavalier.
 
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 [D1] Que la fête commence [Post scénario]

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MessageSujet: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptyJeu 3 Aoû - 6:31

[Ce sujet est un post scénario. Il n'y a pas obligation de répondre en dessous, il sert simplement a décrire un événement et une ambiance à l'instant T. Vous pouvez créer votre propre sujet en prenant en compte les événements de ce post par exemple.]




Malgré ce jour de vacance d'été appelant à la sieste sous l'ombre d'un arbre, nombre de citoyens de Cylnaes bravaient la chaleur pour descendre en ville. Cela faisait longtemps qu'aucune véritable fête n'avait été organisée dans la capitale, car après la guerre, la priorité avait été de relever l'île, nourrir la population, s'assurer de rétablir un équilibre économique, renforcer le gouvernement et le nouveau système. Pas même St Montails, qui depuis près de 80 n'avait pas raté leur fête annuelle en l'honneur de leur réconciliation avec Ormes-val, avait laissé de côté les festivités pendant ces trois années.

Tout l'espace de Cylnaes était mis à contribution pour organiser cette journée. Dans la plupart des rues où il était possible, des vendeurs opportunistes s'étaient installés, offrant nourritures, souvenirs, objets rares ou quotidiens, faisant de la concurrence aux magasins fixes qui affichaient eux des soldes et des promotions en tout genre pour attirer les clients. Quelques places avaient été aménagés pour accueillir les visiteurs, alors que d'autres, laissées totalement vides pour permettre l'atterrissage et le décollage des dragons, places signifiées par de larges cercles rouges de trois cent mètres tracés au sol, délimitant les zones réservées au déplacement des dragons. Seule la place Seùnla, ou le drapeau de Cylnaes est officiellement arboré, flottant au bout d'un mât de fer, était interdite à toute implantation commerciale, de part son passé historique et sa taille modeste.
Beaucoup plus bruyantes et agitées que d'habitude, les rues de la ville grouillaient de piétons, le centre-ville étant exceptionnellement fermé à tout véhicule motorisé. Par mouvement de foule, la majorité se dirigeait vers la grande place royale, immense zone aménagée à la fois de béton et d'arbres, au centre de laquelle la statue de griffon avait été remplacée, il y a trois ans, par une statue de lion, assis et la gueule ouverte. Car ce matin, ce mardi 7 juin de l'an 883, à onze heures tapante, se tiendrait le premier discours officiel du roi en personne depuis la fin de la guerre, et ce en dehors du Palais royal.

La place était presque noire de monde, d'une foule bruyante et mouvante. Au fond, une estrade était aménagée, entourées de barrières en fer gardées par les soldats, où un présentoir et un micro attendait le roi, tout aux couleurs de la royauté. En face, de l'autre côté des barrières, se trouvait la zone réservée à la presse, et enfin, les premiers rang de la foule. Au milieu de celle-ci, on pouvait apercevoir quelques petits dragons, à peine plus grand que des humains, pouvant se déplacer sans trop de difficultés... mais les autres reptiles plus imposants étaient posés à l'écart, sous les arbres ou l'herbe de la place.
Ce qui attirait l'attention de quelques curieux était aussi la présence de la dragonne rouge Néfarian. C'était chose assez inhabituelle, mais compréhensible, qu'un ou peut-être plusieurs Gardes royaux se trouvent dans les parages afin de palier à toute éventualité. Quelques badauds osaient même pointer leur téléphone portable vers la dragonne pour la prendre en photographie, de loin. Mais si la dragonne commune était là, aucune trace de Julia Robin, sa cavalière, peut-être était-elle occupée ailleurs, ou peut-être s'était-elle mêlée à la foule, disaient quelques conversations. Couchée à quelques mètres à gauche du présentoir, impassible et silencieuse, Néfarian observait la foule, même sa respiration semblait imperceptible, surveillant à la fois les civils et les soldats.
À droite de l'estrade, se trouvait Gregory Rodriguer, le conseiller principal du roi, debout et presque immobile, parfois remettant en place ses lunettes ou lissant sa barbe grise. À ses côtés, Marvin Einerson, le gouverneur de Cylnaes, légèrement en retrait, occupé au téléphone.

Onze heures tapantes, la cloche du temple hydramien résonna non loin, sonnant lentement, et ce son fit baisser le niveau de décibels de la foule, sans pour autant la rendre silencieuse. À peine quelques secondes après, un rugissement se fit entendre. Venant directement du Palais royal, Seventy, la dragonne bleue de Vassilias, survola la place, portant entre ses épaules son cavalier. Avec des mouvements calculés et calmes, elle vint se poser derrière présentoir. Les soldats et leurs dragons se mirent au garde-à-vous, la foule se rassemblait petit-à-petit, les journalistes dégainaient leurs bloc-notes et leurs caméras.

Solennellement, le roi Vassilias posa pied à terre. Il portait son uniforme de Grand général des armées, noir, doré et rouge, aux trois étoiles, la casquette en moins, laissant ses cheveux bruns libres. Alors qu'il montait les quelques marches de l'estrade, puis apparaissait derrière le micro, il n'eut nul besoin de réclamer le silence, la foule s'étant tue. Comme impatiente d'écouter ce que le roi allait dire, alors que sa voix résonnait dans la place.

– Il y a plus de trois ans, j'ai tenu un discours en cette même place. Un discours placé sous le signe d’un optimisme raisonné, qui convainquit les derniers cavaliers de baisser les armes, qui mit fin aux combats, aux effusions de sang, à la guerre. C'est dans ce même esprit que je souhaiterais m'exprimer aujourd'hui.

Le roi fit une courte pause.

– Ces dernières années ne nous auront épargné ni tempêtes, ni tourmentes ni inquiétudes, ni déceptions, ni angoisses, ni douleurs en tous lieux et sur tous les plans. En cet instant, je souhaite que nous nous recueillions quelques instants, que nous nous souvenions du passé pour mieux nous tourner vers l'avenir. Car si ce jour restera malgré tout significatif de la fin des combats, un jour de joie pour beaucoup de nos concitoyens d'alors, mais une joie altérée par les victimes décédées, blessées ou infirmes et ce, en n'oubliant jamais que cette guerre fut aussi un drame pour Argeya qui n'allait que difficilement s'en relever. Pas seulement il y a plus de trois ans, mais je pense aussi aux événements antérieurs à ceci, ainsi qu'à vous, vous qui avez perdu biens, amis et familles, vous qui avez versé votre sang pour cette terre et vos convictions. Trois ans après, cette paix durement acquise est toujours fragile. Il nous appartient, plus que jamais, dans le monde périlleux dans lequel nous vivons, d'aller plus loin, d'associer et de conjuguer le souvenir des victimes avec la connaissance des causes, des circonstances et des conséquences de cette guerre. C'est un devoir pour la mémoire et donc pour l'avenir de nos enfants.
Je ne souhaite pas être trop long, j'en resterai donc là de mon discours pour tout ce qui est de sa dimension publique. Reste donc avant de conclure la dimension personnelle et citoyenne de tout discours, avec, je veux le dire, pour ce qui me concerne personnellement, après ces trois années où j’ai parfois eu le sentiment de deviner autour de moi dans l’ombre des vautours qui espèrent que « le jeune lion » que je suis ne pourra tenir ses engagements, ni la paix sur une île profondément marquée dans le sang.
Alors, je veux le dire ce matin que celles et ceux qui pensent ainsi se trompent et que leurs manœuvres n’auront pour effet que de renforcer ma détermination à aller jusqu’au bout de ma tâche pour réaliser tous nos projets, de maintenir l'entente et la coopération entre les peuples et les races d'Argeya, de faire que cette paix soit durable. Car cette paix, chèrement acquise, nous en sommes tous collectivement les artisans et les héritiers, et nous pouvons en être fiers et heureux. Pour conclure, j'aimerais humblement vous demander, mes chers concitoyens, vous qui vivez sur cette île millénaire, ainsi qu'à vous, dragons de toutes espèces qui peuplez le ciel, d'œuvrer ensemble pour le bien de tous.

Une seconde courte pause, puis il reprit avec un voix plus posée.

– Ainsi, à tous et à toutes, humains et dragons, en toute humanité et simplicité, je vous souhaite une agréable fête, puisse les années à venir être placées sous le signe de l'apaisement et de l'entente mutuelle.

Quelques secondes après le dernier mot, la foule applaudit comme si elle avait retenu sont souffle durant les paroles. Le brouhaha revint, encore plus fort, entre les applaudissements, les commentaires, ceux qui levaient les bras en faisant des signes, les dragons qui s'agitaient, les journalistes qui analysaient déjà chaque phrase du discours à peine terminé. Le roi Vassilias fit quelques signes à la foule, avant de descendre les marches de l'estrade, allant répondre à la presse. Il fut rapidement suivit par deux soldats, ainsi que son conseiller et le gouverneur de la ville, déjà bombardé de questions de la part des intervieweurs. Certains soldats s'agitèrent ensuite, les capitaines donnant des ordres afin d'aller surveiller le bon déroulement des festivités ainsi que les rues en générale. Seventy la dragonne aux écailles bleues reprit soudainement son envol, laissant son cavalier aux journalistes, se mettant à faire de large cercles aériens autour de des quartiers environnants. Seule Néfarian restait immobile dans toute cette agitation.
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptyJeu 3 Aoû - 20:34

La journée s'annonçait difficile, ou plutôt tendue plus que difficile. Elle connaissait son métier après tout, elle connaissait l'art du combat, du maniement des armes avec lesquelles elle partageait un étrange lien puissant. Il paraissait compliqué de pouvoir penser partager un lien avec une arme, en fin de compte, il était plus probable de parler d'affinité, d'habitude. Pourtant la mercenaire partageait quelque chose en plus avec ses armes, quelque chose qui lui permettait de les invoquer, de les faire apparaître, ses armes, et pas celles d'un autre.
Avant même qu'il n'arrive, le duo infernal était déjà près, tout en haut de la plus grande tour du château se tenait la vouivre blanche, les ailes légèrement dépliées, prêt à fondre si elle l'appelait ou s'il voyait une menace. Tout n'était pas rose, ni même blanc ou noir, la fin de la guerre était plus proche qu'il le semblait, trois ans n'étaient rien dans la vie d'un dragon, cela pouvait être beaucoup pour celle d'un humain mais pas lorsqu'il s'agissait de guerre. La répercussion des batailles se faisait encore entendre, et la douleur de la perte d'un fils ou d'une fille, d'un frère ou d'une sœur, d'un conjoint, d'un ami ou d'une amie était encore douloureuse malgré le temps passé. Trois ans pour marquer la fin d'une guerre c'était comme trois ans dans la vie d'un dragon : ce n'était rien, même pour un Homme. Trois ans, ce n'était pas assez pour une guerre, tout était trop proche. Les enfants nés après la guerre n'étaient pas assez grands pour apporter un jour nouveau, et les combattants n'avaient pas assez vieillis pour oublier les atrocités qu'ils avaient commise ou qu'ils avaient vu.
Alors, et comme le risque zéro était toujours présent, le grand blanc ainsi que sa cavalière veillait à ce que de pauvres fous ne puissent pas venir perturber ces jours festifs.

Si lui était posté de manière assez visible mais bien loin de la place festive, la fleur maudite était directement sur les lieux. Il lui était difficilement possible de passer inaperçue avec sa chevelure blanche, le lys rosée remplaçant son œil et l'autre œil rougeoyant... Ce n'était pas meilleur camouflage, même dans un foule. De ce fait, elle se tenait légèrement à l'écart, près de l'endroit aménagé pour le discours du roi tout de même afin de garder un œil sur celui qu'elle avait pendant longtemps servi. Malgré son statut de garde du roi, Zéro était parvenue à rester mercenaire, en fin de compte, elle restait une mercenaire engagée par le roi sur le long terme et pour coller on lui avait affilié un titre « décor » puisque cela faisait tâche qu'un roi « achète » et se paye les services d'une mercenaire. Après tout, en tant que roi, il n'avait pas besoin de mercenaire et un roi usant d'un mercenaire... C'était comme une épée : elle servait à tuer mais on la paraît pour la rendre jolie, on l'accrochait en haut d'une cheminée on disait qu'elle ornait la maison pourtant, dès qu'il fallait s'en servir, l'épée ne servait qu'à tuer et ni les parures n'y changeaient quelque chose, ni l'ornementation dont elle avait fait preuve durant quelques années n'émoussait assez la lame pour qu'elle ne serve plus. Zéro était comme cette épée, on la paraît de titre, mais elle ne restait qu'une mercenaire. Cela lui servait assez : elle gardait son indépendance, restant ce qu'elle avait toujours voulu rester : une simple mercenaire, travaillant parfois pour des êtres infâmes, abjectes, ou des êtres ridiculement chétifs incapable de savoir se défendre au moins un minimum.
Mais, il y avait certains jours comme celui-ci où le roi lui demandait de ne pas prendre de contrat autre que le sien, il la payait bien entendu, et Zéro ne voyait aucun inconvénient à ce genre de jour tant qu'il n'en abusait pas. Il était son roi certes, il était celui pour lequel elle s'était battue, et plus qu'une relation d'employeur à mercenaire, elle avait toujours apprécié d'un Homme et d'un Dragon au pouvoir, plus qu'un griffon qui ne pouvait pas comprendre, de son avis, ni les cavaliers, ni les dragons dont il perçait même les écailles les plus solides. Avec le temps, puisque durant les trois ans la jeune femme avait gagné en maturité, elle s'était accordée à dire qu'il avait pu être un sage, peut-être, mais qu'il ne pouvait diriger un peuple dont il ne partageait pas l'espèce et dont il pouvait tuer les deux espèces sur lesquelles il régnait.

Le discours du roi lui importait peu, elle n'était pas du genre « lecture, long discours et gentil blabla » ni genre « blabla » tout court d'ailleurs. Les mots ne lui parlaient pas tout simplement. Elle n'était pas inculte, elle avait reçu l'éducation des nobles familles et même si elle n'avait pas fait de grandes études elle comprenait très facilement mais ça ne l'intéressait pas plus que ça, elle avait fait le choix du sang, pas celui des belles lettres. Puis à force, cela lui donnait un sentiment de langue de bois, un sentiment d'usurpation, comme si les longs discours cherchaient seulement à embobiner l'esprit. Ainsi, Zéro veillait simplement à ce qu'il ne se passe rien, à ce qu'il ne soit pas pris en chasse par un humain, il s'agissait de sa seule mission, à l'inverse des autres soldats, elle n'assurait que la survie du roi, pas celle de la foule, puis, à cause de son métier, Zéro était loin d'être sentimentale, elle était loin d'être le genre de personne à prendre facilement en pitié ou même à regretter. Le roi passait avant les autres.
Toutefois tout se déroula merveilleusement bien, le roi rejoignit les différents journalistes et après les applaudissements la foule commença à se disperser afin de vaquer aux différentes activités de la fête. Alors que la mercenaire observait toujours le roi dans un coin d'ombre, ce dernier lui fit un discret signe de tête pour la libérer. Ainsi donc il la laissait profiter de la fête ? Sans acquiescement, la jeune femme se retira du coin sombre pour aller dans des rues plus calme, regardant les différents marchands et ce qu'ils proposaient.
Profiter de la fête ?
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptySam 11 Nov - 22:49

Bien qu'il était déjà passé dans Cylnaes, le serpentin regrettait sa venue, sa curiosité l'avait emportée, elle avait conduit ses pas ici comme un individu attiré par une belle chose. Le bruit l'insupportait, il se sentait mal à l'aise dans le capharnaüm incessant. Le bruit des pas sur le sol, le bruit des rires, des voix, des chuchotements, le bruit de roulette raclant le pavé ou bien les marchands qui tentaient d'attirer Hommes et dragons à leur acheter une babiole. Tout cela était bruyant. Réellement bruyant. Il avait la sensation de tout entendre, jusqu'au plus infime fourmillement, jusqu'au plus silencieux grincement.

Il s'agissait de la toute première fois qu'il assistait à la fête de Cylnaes, le discours du roi ne l'avait pas intéressé et le voilà, se glissant entre les individus qui, pour certains devaient s'écarter pour laisser ce grand reptile passer. Son regard de sang bougeait dans tous les sens, autant par agacement de cette foule mais aussi par curiosité lui qui découvrait les étalages des marchands, proposant bijoux, nourriture, qu'il s'agisse de pâtisserie ou de nourriture chaude parfois même de boisson, ainsi que parfois des livres, des breloques et des contrefaçons de ruines trouvées çà et là. Toutes ces choses superficielles ne lui était guère intéressantes, lui préférait la chasse, l'adrénaline du combat, il préférait sentir le sang de ses proies couler dans sa gorge tandis qu'il arracher la chair par ses nombreux fins, mais effilés, crocs.
Un jeune enfant le bouscula, provoquant une contraction totale de ses muscles, tout son corps se raidit, prêt à bondir sur cet importun tandis qu'un profond grondement s'éleva, faisant reculer le gamin qui s'écarter avec ses mains et ses pieds, traînant ses fesses sur les pavés. Rapidement une femme et son compagnon arrivèrent, pourtant il était déjà trop tard : le long reptile pouvait sentir la peur émaner de ce groupe, l'effroi du petit face au dragon qui se retournait, posant ses pattes de part et d'autre de son jeune corps, Ashen le surplombait, de toute sa grandeur, de toute sa splendeur, son palpitant augmentait, et l'impression qu'un sourire carnassier se dessinait sur les babines du dragon s'imposa à la mère de l'enfant qui commença à hurler. Rapidement un vent de panique souffla dans la rue qui accueillait d'autres Hommes mais aussi quelques dragons et animaux qui réagirent rapidement, les premiers en s'animant du désir de chasser l'intrus, les seconds en aboyant, miaulant, piaillant encore et encore.
Même si leurs cries incessants étaient aux oreilles du dragon des sonorités désagréables, horripilantes même, son regard ne pouvait se détacher de ce petit morceau de chair, dont les larmes roulaient déjà sur son visage légèrement potelé. Cette douce odeur l'enivrait, elle l'excitait tant qu'il ne pouvait détacher son regard de cet être qu'il dominait, de cet être avec qui il voulait jouer. Pourtant son inattention lui coûta : l'un des dragons s'approcha, désireux de le heurter d'un puissant coup d'épaule alors que des gardes et des policiers arrivaient droit vers la bestiole aux reflets luisants. Toutefois personne ne put toucher ce dernier qui avec agilité glissa entre les habitants et les étrangers pour venir entourer de son corps un lampadaire de ville droit, surplombé par trois armatures entourant trois ampoules qui devaient éclairer une zone délimitée la nuit. Sa queue traînait sur le sol tandis que ses pattes faisaient plier le métal sous son poids. Pourtant le métal ne put se tordre trop rapidement puisque dans un éclair le reptile disparu sur les toits, il glissait tel un voile porté par le vent. Malgré son long corps, sa largeur, Ashen se déplaçait avec vivacité, il filait et les moins attentifs ne voyaient qu'une ombre passer devant eux, pour ceux qui regardaient ils voyaient un éclair argenté traverser à vive allure leurs pavés, leurs chemins.
Il évitait les rues trop étroites rendant difficiles son déplacement et bientôt le bruit de l'agitation qu'il avait créé s'estompa à ses oreilles. Sans s'en rendre compte le dragon s'était éloigné de l'agitation de la fête, rejoignant un parc plutôt vide, sans trop de différentes espèces, il fut même étonné de trouver un si grand parc qui contenait une marre, assez grande pour y installer deux ponts, où batifolaient quelques canards et quelques oies. Le dragon se sentait bien, comme revigoré par ce sentiment de chasse, d'intimidation. Sans même racler l'écorce il se trouva un saule-pleureur où s'allonger dans les branchages, il s'y posa pour observer les masses, regardant au loin les rues sombres, dégoulinantes d'une boue noire formée par ces humains. Après tout, il était bien trop actif pour s'y poser par nécessité de repos.
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptySam 25 Nov - 21:39

Quel magnifique discours, pensa la jeune femme non sans une belle touche de sarcasme. Le roi ne s'était clairement pas foulé sur le fond. De toute façon, avec un ton et une mise en scène pareille, il aurait put réciter une recette de tarte à la framboise que toute la foule aurait quand même applaudit à la fin. Ce qu'on dit a bien souvent moins d'importance que la façon dont on le dit, et c'était surtout vrai lorsqu'on s'adresse à un grand nombre de gens venu sagement s'agglutiner pour écouter ce qu'ils voulaient entendre. Avec un discours aussi général, le roi était certain de ne pas faire de vagues... mais, il fallait au moins ça pour que l'ambiance reste à la fête. Après tout, aujourd'hui le peuple souhaitait juste s'amuser en pensant que demain sera meilleur.
Elesis n'était pas venue en personne sur la place du discours, mais l'avait suivi en direct devant l'écran cathodique de la télévision de sa chambre d'hôtel – poste de télévision qui ne datait visiblement pas d'hier, mais qui éclairait une partie de la pièce plongée dans la pénombre. Dans cette chambre neutre, aux couleurs pastelles et sans aucun meuble superflu, les rideaux opaques étaient fermés, retenant toute la lumière du jour ainsi que l'atmosphère festive qui saturait l'extérieur. Assise en tailleur sur le lit, ses cheveux lâches étaient la seule chose couvrant son corps, elle n'était réveillée que depuis une petite quinzaine de minutes, juste le temps de prendre une douche, puis suivre le discours... surtout parce que cela avait été la première chose sur laquelle elle était tombée en allumant l'appareil, loin de vouloir à tout prit écouter le roi. C'était certain que ce discours allait être rediffusé de toute manière.

Le son de la télévision était bas, mais on pouvait aisément entendre le journaliste bien coiffé commenter le discours et la fête en général, un bruit de fond qu'elle écoutait sans attention. À sa droite, sur l'autre côté du lit double, se trouvait une jeune femme brune, encore somnolente, dont les draps ne couvraient qu'à peine le corps. Jugeant le paquet de cigarettes posé sur sa table de chevet, Elesis se pencha pour l'attraper, elle n'était pas forcément adepte de ces cancers en barre, mais appréciait de s'en griller une de temps en temps. D'un simple claquement de doigts, une petite flamme apparu entre son pouce et son index, de quoi allumer cette chose à la fumée malsaine. Pour une fois qu'elle n'avait pas beaucoup de travail à faire aujourd'hui... même si on n'avait toujours besoin d'informations, il n'empêche que le gouvernement s'était calmé depuis quelques temps. Enfin, il y avait juste à attendre le prochain scandale, ou n'importe quelle grosse nouvelle qui allait ébranler la paix relative des citoyens. Il y en avait toujours, que ça arrive demain ou dans un mois.
La clope au bec, Elesis s'habilla lentement, vérifiant que ces affaires étaient toutes là, en particulier les choses sensibles tels que les dossiers.

Les bruits de la fête arrivaient à parvenir jusqu'ici, malgré le fait que l'hôtel se trouvait assez éloigné du centre ville. D'un seul coup, elle ouvrit les rideaux en grands. Et si ni le bruit de la télévision, ni l'odeur de la cigarette, n'avait réveillé la jeune femme brune, la lumière vive du jour lui fit émettre un grommellement ensommeillé. Elle se tourna pour attraper le réveil d'un geste lent.

– Déjà si tard, grogna t-elle. Je vais encore devoir trouver une bonne excuse bidon pour mon mari...

Appuyée contre la fenêtre, Elesis la regarda récupérer ses fringues et se rhabiller distraitement. Non sans se demander quelles explications elle allait donner à son homme concernant les traces de morsure.

– Bon, à la prochaine.

Elesis ne lui répondit que par un signe de tête, et la brune sorti tranquillement de la chambre. Ce n'était pas la première fois, mais cela ne durait que la nuit, à chaque fois. Elle n'était pas satisfaite par son mari, et de son côté Elesis cherchait uniquement de la chaleur humaine sans autre relation. Le deal était même de ne pas se voir pour autre chose, et de ne rien connaître de la vie de l'autre, pas même le nom. Enfin, pour la brune, c'était le cas. Elesis, elle, avait déjà fait une enquête approfondie sur cette femme, pour être certaine qu'il ne s'agissait pas d'une espionne ou quoi que ce soit dans ce genre. Toujours assurer ses arrières.

Alors que la chaîne de télévision entamait sa vingt-septième page de publicité, la jeune femme se décida enfin à se remettre au travail. Reprenant ses dossiers, elle les parcouru pour se rappeler les choses importantes. Ah, ces fameuses informations sur ce qu'il se tramait dans les coins sombres de Cylnaes... des noms, des mises en garde, des renseignements. En particulier sur ce groupe, de plus en plus actif en ce moment, qui utilisait des enfants pour en convaincre d'autres. Un groupe aux idées qui ne lui était pas étrangères. Parfois Argeya était petite... Elesis lu les papiers avec concentration. Il y avait trois fiches de renseignements assez poussé sur des adultes faisant avec certitude parti de ce groupe, des gens que la jeune femme avait personnellement rencontré d'ailleurs. Et vu la facilité avec laquelle ces hommes lui avaient fourni ses informations – par un « interrogatoire déguisé en conversation banale », ils n'étaient sûrement pas des personnes très importantes. Elle allait devoir creuser plus profondément pour savoir qui tirait les ficelles et qu'elles étaient ses intentions. Néanmoins, il y avait aussi toutes ses notes concernant différentes planques, numéros de téléphones, et des remarques sur leurs activités et leurs opinions.

La jeune femme se mit à trier consciencieusement les notes, étant certaine d'à qui les donner, sur l'un des post-it était marqué plusieurs abréviations ainsi que le mot « 2B » entouré en noir, son signe personnel pour se rappeler du destinataire des informations. Ce dossier faisait parti d'un boulot « demandé » par les services d'information de la caserne. Évidemment, le fait que la caserne de la capitale s'inquiète de groupes dissident dans sa propre ville est quelque chose de très discret, sans doute que même la plupart des soldats pensaient que tout allait bien. Et c'était le cas. Pour l'instant. Comme un long calme avant la tempête.
Elesis se redressa, et prépara ses affaires pour sortir. Autant abattre ce boulot tout de suite, puisque ses frais avaient déjà été payé en dessous-de-table, il fallait justifier le salaire en fournissant les infos demandées... même si cela ne lui plaisait pas forcément, après tout, elle avait une certaine sympathie envers les idées de ce groupe... alors la question était : allait-elle le prévenir des informations qui avaient « mystérieusement fuité » ? Peut-être.

Pas besoin ni question de contacter directement la capitaine, ce serait trop dangereux de laisser des traces des contacts, comme les messages ou les appels vocaux. Même avec la fête, elle devait être en train de faire sa ronde. D'habitude, « Élie » – comme elle se faisait surnommer – faisant en sorte de se faire voir par celui ou celle qu'elle devait rencontrer, puis de se laisser suivre jusqu'à un endroit tranquille. Pour elle, c'était plus prudent de donner les informations ainsi.
Veste noire enfilée, pommeau accroché à la ceinture, Elesis sorti prudemment de l'hôtel, suivant l'itinéraire le plus sûr, en même temps de refaire l'actuel chemin de ronde souvent utilisé par les soldats en centre-ville.

Au détour d'une ruelle, lorsqu'elle fit quelques pas sur la place dans l'intention de couper au travers, une forme grise attira son regard. Lui. Lui ! De tous les endroits sur l'île, de toutes les places de toutes les villes, il fallait qu'il choisisse de se trouver sur son chemin. Même si, sous les branches du saule pleureur, elle ne voyait des morceaux d'écaille grise de la queue dépasser, la jeune femme le reconnu presque instinctivement. Et rien que ça l'agaça profondément. Pourquoi fallait-il que son esprit reconnaisse ce dragon comme si elle l'avait toujours connu ? Pas besoin de s'encombrer d'un lien ! De plus, c'était une ville des humains, lui, il avait toute l'île pour se balader, alors pourquoi venir abîmer les parcs et encombrer les rues, sérieusement ? Mais que l'agacement était réel, son expression n'en montra rien, Elesis resta impassible, tout en marchant vers le saule pleureur. Par réflexe, elle tâta son pommeau, pour être certaine qu'il était là, accroché à sa ceinture sous sa veste noire, facile d'accès au cas où elle aurait besoin de faire apparaître sa lame. Elle se prépara même mentalement à utiliser sa magie. La jeune femme avança pour se placer à quelques mètres de l'arbre, devant l'endroit ou elle pensait se trouvait la tête du dragon. Il fallait que cet imbécile de reptile vire de là.

– De toute l'île, il a fallut que tu viennes ici, petit dragon. Et tu ferais mieux de repartir.

Si sa voix était impassible, Elesis prit une attitude d'avertissement avec un regard direct et une posture droite... au moins, les humains et les dragons avaient un point commun, le comportement et les gestes en disaient bien plus que les paroles. Ce qu'on dit a bien souvent moins d'importance que la façon dont on le dit.
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptySam 2 Déc - 16:00

Les quelques rayons qui parvenait à traverser les branchages et le feuillage réchauffaient agréablement son corps, offrant un merveilleux éclat argenté à ses écailles. Presque ronronnait-il de plaisir, loin du brouhaha, loin du capharnaüm humain, loin de tout le vacarme produit par ce que les humains appelés « festivité ». Lui connaissait d'autres méthodes pour s'amuser, pour prendre du plaisir tout en assouvissant des besoins tel que l'apport de nourriture mais aussi l'activité physique pour permettre à son corps de garder son aspect longiligne, pour travailler sa souplesse, sa rapidité. Le dragon préférait s'amuser en traquant, chassant, heurtant et blessant les proies qu'il désirait. Continuant par la même occasion à travailler ses sens. Quand l'on y pensait Ashen était resté très sauvage, il pouvait comprendre les Hommes mais n'avait jamais parlé leur langage, il ne se montrait pas intéressé par son apprentissage et ne voyait d'ailleurs nullement son intérêt.

Malgré le fait qu'il se mêlait parfois à ces bipèdes, jamais le désir de se rapprocher d'eux ne s'était fait ressentir, ou du moins le besoin puisqu'il se montrait curieux tout de même, il cherchait à comprendre comment ils fonctionnaient. Mais une question se posait alors : cette sorte de serpent cherchait-elle à comprendre pour mieux chasser ou purement dans un but de savoir et de connaissance ?
Sa queue pendante bougeait calmement, signe de l'éveil du dragon : il ne pouvait pas dormir, ou plutôt ne le voulait point. Ses sens restaient alertes, et ses muscles tendus, prêt à bondir si sa méfiance lui signalait une bizarrerie, une perturbation dans ce parc assez calme. Pourtant rien ne resta paisible bien longtemps. Une odeur lui vint aux narines, une odeur qu'il connaissait bien, une odeur qu'il avait détesté, une odeur qu'il détestait toujours autant, un fumet qu'il pouvait reconnaître tant ce parfum brute emplissait son corps de nombreux fourmillements. Ses deux rubis fendus s'ouvrirent violemment, son iris se dilata pour mieux voir dans la lumière du jour tandis qu'un étrange étirement des babines faisaient office d'un sourire carnassier. Son regard se posa sur la silhouette qui se dessinait au loin, se dirigea vers l'arbre dans lequel il languissait après un peu d'effort. Ses griffes raclaient l'écorce de l'arbre, de la même manière qu'un humain pliant et dépliant ses doigts. Il attendait, et ne pouvait savoir s'il se sentait agacé, énervé ou au contraire s'il se sentait d'humeur joyeuse et joueur. Avec elle c'était toujours la roulette russe pour ses humeurs, à jamais mitigé. Tout ce que le dragon savait était qu'il ne voulait pas chercher à être sage avec elle, il ne voulait pas chercher la discussion. Une fois le malheur l'avait pris et Ashen avait simplement ignoré cette femme et elle lui avait rendu son ignorance en l'attaquant.

Sans un grognement, silencieux et sans bouger une partie de son corps une fois qu'il put voir avec distinction son apparence et ses deux yeux vairons, il patientait. Ou plutôt semblait patienter puisque dans le fond il trépignait d'impatience, son hyperactivité ne demandait qu'à paraître, son sang pulsait avec force dans ses artères, ses muscles ne pouvaient s'empêcher de légèrement se contracter comme si tout son corps lui ordonnait de sauter à terre et de ne pas lui laisser le temps d'approcher plus. Pourtant Ashen avait aussi conscience du fait que, malgré le fait qu'il considérait cette femme comme une proie, il ne pourrait la tuer. Non pas parce qu'elle pouvait se défendre, mais plutôt car il avait l'intime conviction que sa mort serait trop précoce.
Il l'entendit parler sans même l'écouter, lui se préparait déjà à lui faire face, à la surplomber de sa hauteur. Comme amuse-gueule sa queue s'agita pour envoyer un peu de sa poudre rouge sur cette femme aux cheveux flamboyants et le dragon descendit de son piédestal, d'un bond souple et agile, à la manière d'un félin se réceptionnant sur ses pattes après avoir sauté du haut de son arbre à chat. Toutefois avec sa longueur le dragon ne dut placer sa queue légèrement vers la droite, positionnant alors son flanc vers l'humaine, comme un loup le ferait en tournant autour de son adversaire.
Pour se faire comprendre Ashen utilisait le langage du corps, n'ayant pas appris celui des Hommes, après tout, qui pouvait le lui apprendre dans une tourbe infestée d'êtres rampants et grouillants, un endroit sombre et tortueux, là où seuls les êtres appréciant l'ombre et ne se souciant de tous les bruits inquiétants pouvait vivre. Par conséquent cela excluait les humains et aussi les cavaliers même les plus chevronnés : la Tourbe était là pour rendre fou.

Ashen releva le crâne, surplombant cette femme de toute sa grandeur, son souffle était léger, tiède mais pourtant son cœur battait à tout rompre. Il tambourinait dans son poitrail avec envie, avec fureur. Certes, il ne comptait pas s'éterniser dans cette ville bruyante, lui comptait retourner dans les bois, ou bien près des fermes dont il appréciait étrangement la présence. Peut-être parce que, eux aussi, ils vivaient dans l'ombre, dans la sombre et gigantesque ombre des entreprises rachetant et revendant leurs produits. Pourtant Ashen était trop orgueilleux pour simplement repartir, pour simplement l'ignorer, trop fier.

Il ne l'attaquait pas, pourtant l'atmosphère semblait tendu, tel l'air avant l'éclatement d'un orage. Ashen était déjà prêt à riposter, mais dans tous les cas il n'allait pas se laisser marcher sur les pattes, car la seule fois où il avait décidé de le faire avait été une erreur et qu'il avait appris à ne jamais baisser la tête mais aussi parce que les blessures du passé revenaient et avec elles, cette longue douleur qu'il haïssait tant.
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptyVen 12 Jan - 22:41

Elesis garda ses mains croisées derrière son dos, sachant que toucher le pommeau de son arme – même si la lame n'était pas apparue – risquait d'être considéré comme une provocation. Elle suivit sans bouger les mouvements du dragon, tourné autour d'elle comme un prédateur regardant son prochain repas, la jeune femme ne montrant aucune forme de crainte, cela serait la dernière chose à faire, restant à la fois calme mais alerte, surveillant le dragon et ressentant la dangerosité de la situation, comme un élastique trop tendu qui menaçait de craquer à tout moment.

Combattre lui manquait quelque peu, souvent son « travail » ne lui laissait pas le temps de réaliser des vrais entraînements sérieux, ceux qu'elle faisait seul ne servant qu'à se maintenir en forme, à rester éveillée pour ne pas perdre la main. Bien sur, les réflexes travaillés ne se perdaient pas, mais à force de négliger de combattre réellement, elle craignait de finir par se rouiller. De plus, il fallait qu'elle continue toujours à maîtriser son pouvoir, bien capricieux. Dans tous les cas, commencer à se battre en plein milieu de la capitale serait une bien mauvaise idée, les batailles étaient interdites. Enfin, évidemment ce n'était pas ça qui embêtait Elesis, c'était surtout qu'une baston entre un dragon et un humain allait attirer l'attention, et en particulier celle de l'armée, sur le qui-vive en cette journée de fête. Et la dernière chose que la jeune femme voulait, c'était bien que l'armée – ou quinconce – s'intéresse trop à elle. Si trop d'infirmations faisaient surfaces – même si tout ce qui concernait son passé avait été supprimé – cela serait plus que préjudiciable pour son boulot.

Elesis fixait les yeux rouges et fendus, ayant l'impression d'une certaine fureur retenue dans ce regard reptilien. Ce dragon... il avait toute les raisons de lui en vouloir. Sa tête lui répétait de partir d'ici, mais pourtant, elle n'arrivait pas à détourner ses yeux du regard rougeoyant du reptile. Elle s'était renseignée sur le lien entre un cavalier et son dragon, c'était toujours quelque chose de passionnant, de voir à quel point ce lien était acclamé et félicité dans l'opinion publique... mais elle, elle le voyait juste comme un fardeau qui voulait lui dicter ce qu'elle devait faire. Et on lui avait assez dicté ses actions dans sa vie pour qu'elle ne l'accepte plus maintenant.

Elle savait ce que c'était d'être attaché et de subir sans pouvoir rien faire. Elle l'avait vécu et infligé. Ce dragon ne lui avait jamais parlé ni répondu à voix haute, peut-être ne le voulait-il pas, ou ne le pouvait-il pas. Alors, pourquoi attendait-il pour attaquer ? Pour prendre sa vengeance ? La jeune femme savait que elle, si elle se retrouvait devant la personne qui lui avait infligé une telle souffrance, elle lui rendrait immédiatement au centuple. Ressentait-il lui aussi quelque chose d'étrange ? Ce fichu « lien », qui venait mettre son grain de sel dans les vies d'humains et de dragons qui n'avaient rien demandé ? Et toujours cette contradiction entre ce que lui disait sa tête, et ce que lui disait ses émotions. Elesis avait déjà infligé des tortures à de nombreux humains, et même indirectement, à d'autres dragons, mais... lui était le seul qui lui faisait ressentir de la culpabilité. Oui, c'était de sa faute s'il avait souffert autant, la faute à une gamine qui n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait. Alors, elle acceptait d'être la cible de sa haine.

La jeune femme ne rajouta rien d'autre, puisque la parole semblait être superflue. Bien qu'elle restait totalement calme en apparence, son cœur battait rapidement, de plusieurs émotions à la fois. Alors pour une fois, elle ne suivit pas ce que sa raison lui disait, et juste pour voir ce qu'il allait se passer si elle se montrait moins belliqueuse, Elesis tendit légèrement sa main vers le dragon, la paume vers le ciel, sans le quitter des yeux. Qu'allait-il faire avec ça, lui arracher la moitié du bras, comme il l'avait déjà fait ? Entrer dans une rage noire ? L'ignorer simplement ? La jeune femme ne savait même pas à quoi elle s'attendait exactement.
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptyLun 16 Avr - 22:26

C'était comme s'il la connaissait depuis toujours, ses pupilles de serpent s'étaient braquées sur les mains de la jeune humaine. Le dragon avait bien conscience de tout ce qu'un Homme pouvait faire avec ses petites mains, faites d'os et de lambeaux de chair tendres mais pas assez nourrissantes pour le dragon, il lui faudrait l'humain entièrement. Elle n'avait pas posé ses doigts féminins sur son arme, et étrangement la bête s'en fut doutée. Lui ne connaissait pas les lois des Hommes, il s'en moquait, ouvertement même. Il était un dragon, puissant, farouche, dont le pouvoir pouvait faire exploser et mettre le feu à plusieurs bâtiments.
Ashen n'avait qu'à bouger le cou, et pour accentuer le fond de sa pensée il s'ébroua légèrement. C'était purement provocateur, lui ne rechignait pas à l'être au moins ! Ou peut-être était-ce l'ivresse de la jeunesse, l'inconscience qui faisait en sorte qu'il se croyait invincible.

Le dragon ne disait rien, savait-il au moins parler ? Il était vrai qu'il lui était redevable, ou bien était-ce elle qui lui était redevable ? Sans son pouvoir elle n'aurait rien pu faire, elle n'aurait pas pu s'enfuir du moins c'était ce qu'il pensait, que le pouvoir de cette femme c'était réveillé à cause de la présence de sa propre force. Il ne pouvait pas s'être enflammé comme ça, sans rien, sans précurseur. De ce fait il était incapable de comprendre cette humaine, mais à la fois il avait la sensation de la connaître. C'était comme s'il sentait ce qu'elle comptait faire, mais en même il ne comprenait pas le pourquoi elle faisait ça.
Après tout, la dernière fois où ils s'étaient vus, elle l'avait violemment attaqué alors qu'il ne faisait qu'aider les paysans qui eux respectaient au moins un peu la nature, assez pour lui donner de quoi manger de temps à autre ! Elle, elle était comme tous les autres aux yeux du reptiles. Ashen ne comprenait même pas d'où pouvait provenir son intérêt pour une femme qu'il répugnait plus que les autres.
Il aurait pu la tuer, la démembrer. Il aurait pu la faire exploser, d'un simple coup de croc. Déchirer sa chair avec ses griffes. Mais bien qu'il aurait pu, Ashen n'en faisait rien. Il ne comprenait, ne saisissait pas réellement la raison pour laquelle il ne pouvait pas. Ce n'était pas réellement l'envie qui lui manquait. Mais la part plus sage en lui susurrait à son esprit que cela n'allait servir à rien, mais surtout. Surtout pensait le dragon, c'était cette légère perturbation dans l'aura de cette femme, qui lui disait que le plus terrible pour elle serait sûrement de lui imposer sa présence.
Le passé qu'il lui avait fait subir était un battement d'aile dans la vie d'un dragon, mais lui n'avait pas d'aile. Il avait causé du tort, mais qu'était le tort pour lui ? Il avait brisé une gamine, autant psychologiquement que physiquement. Il l'avait laissé pour morte. Et bien des années plus tard elle l'avait piégé à son tour. Et bien qu'il ne put jamais voler, il fut gravement affecté par les blessures dans son corps et dans les membranes sur ses flancs. Du trône sur lequel il avait réussi à grimper depuis la tourbes aux serpents, ces piètres humains et cette minable femme avaient osé détruire son palace d'os et de sexe qu'il s'était formé.

Puis soudainement, la jeune femme fit un geste vers lui, inattendu, un simple geste où le dragon ne ressentit rien d'offensif, elle n'aurait sans doute pas l'intérêt d'aller si lentement si c'était pour lui planter un couteau dans le dos. Alors Ashen baissa la tête, tendit le cou, son souffle chaud s'écrasa contre la paume de cette humaine alors qu'il humait son odeur. Dans son crâne le vide s'était fait.
Mais tout d'un coup une pensée s'imposa à lui : Elle lui avait déjà planté un couteau dans le dos.
Violemment son attitude changea, et sans crier gare il ouvrit la gueule en rugissant. Il ne la referma pas sur ce bras tendu et appétissant, dont il avait déjà goûté le sang de l'innocente enfant, mais aujourd'hui son sang n'était que du pus dans ses veines à son goût, de la putréfaction vivante. D'un bond en arrière il s'écarta. Sa queue se dressa, comme celle d'un serpent, ses crocs s'étaient dévoilés. Il s'agissait là plus d'une posture mi-offensive, mi-défensive. Cette femme n'était pas digne de confiance.
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MessageSujet: Re: [D1] Que la fête commence [Post scénario]   [D1] Que la fête commence [Post scénario] EmptyMar 1 Mai - 0:05

La jeune femme eut un étrange moment d'absence lorsque le dragon se mit à renifler sa main, on aurait dit un fauve cherchant à déterminer si l'odeur ressemblait à celle d'un allié ou d'un ennemis. Elle voyait le museau gris juste au-dessus de sa paume, les naseaux se dilater et se rétracter presque imperceptiblement, leur respiration soufflant sur sa peau. Elesis le laissait simplement faire, l'inspecter comme si elle faisait connaissance avec une bête inconnue. Une impression inhabituelle s'installa dans son esprit durant de courtes secondes, le sentiment que quelque chose se passait, que quelque chose était en train de commencer. Pendant un bref laps de temps, son instinct lui dictait de toutes autres pensées, oubliant presque leur tumultueux passé commun.

Le rugissement que poussa le reptile la fit immédiatement revenir à la réalité, les pieds sur terre. S'attendait-elle réellement à autre chose ? À une autre réaction ? Elle-même aurait sans doute réagit de manière similaire dans une situation semblable. Sans mouvement brusque, Elesis baissa la main, qui reprit sa place le long de son corps. Au moins, le dragon ne lui avait pas dévoré une nouvelle fois le bras, ça aurait été quelque peu contraignant dans son travail et pour ce qu'elle comptait faire après. Sans compter que s'il avait osé s'en prendre à elle, Elesis se serait sûrement défendue, et que se battre en plein milieu de la ville était tous sauf discret. Avec tous les efforts qu'elle mettait pour rester dans l'ombre, ce n'était pas à cause d'une stupide erreur qu'elle allait tout détruire maintenant. D'un air neutre, elle fixait l'attitude du grand reptile, se demandant ce qu'elle avait bien pu imaginé pour tenter une approche pareille. Évidemment qu'il n'allait pas se montrer autre chose qu'agressif, sûrement pas avec ce qu'il s'était déjà passé, et c'était sans compter que les dragons, de façon générale, n'étaient que… des sales bêtes. Qu'avait-il songé, durant les dernières secondes ? Juste avant qu'il ne se mette à rugir ? Que quelque chose était possible ? Qu'une autre forme de relation, autre qu'une haine mutuelle, était envisageable ?
Impossible, jamais elle ne se le permettrait. Pas question qu'elle fasse ami-ami avec l'un d'eux, et encore moins qu'elle laisse elle ne savait quel lien l'enchaîner à l'un de ces lézards arrogants. Tout cela n'était qu'une perte de temps, elle le voyait bien, à quoi bon rester ici à se toiser l'un l'autre alors que aucun d'entre eux ne souhaitait vraiment voir l'autre ? Rien que la présence de ce dragon, son odeur, les bruits qu'il faisait, son existence même, tout ne lui était qu'insupportable. Elle ne comprenait pas, et ne comprendrait jamais, ceux qui appréciaient vivre en permanence avec ces animaux, qui arrivaient à supporter de devoir partager leur esprit avec un autre être, et encore moins ceux qui aimaient se préoccuper de leur bien-être.

Après encore quelques temps de silence, Elesis le toisa de haut en bas. Peut-être se croyait-il malin, à venir traîner dans ses pattes, ou plus généralement, au beau milieu d'une ville humaine. Sans baisser les yeux, et pendant une demi-seconde, un sourire narquois se dessina sur les traits féminins, lançant un très court regard provocant, si rapide qu'un clignement des yeux légèrement plus long suffirait à le manquer. Il ne perdait rien pour attendre, celui-là. Après tout, si elle ne pouvait pas se débarrasser de ce lien qui semblait forcer son installation, autant se débarrasser de la source du problème directement : le dragon. Mais pour l'heure, d'autres problèmes l'attendait, des choses à gérer quotidiennement. Elle n'avait pas besoin de s'imposer la présence d'un stupide reptile, il n'avait qu'à retourner chasser les sangliers dans la forêt. La jeune femme voulait juste l'oublier, et refuser corps et âme son instinct qui la poussait à vouloir se rapprocher de cette bestiole. Comme s'il elle avait besoin de faire connaissance avec ça.

Finalement, Elesis fit volt-face. Elle n'avait pas l'impression que rester plantée là lui apporterai grand chose, et encore moins tenter de lui parler. La jeune femme s'éloigna simplement, sans regarder derrière elle, mais tout en restant tout de même très attentive à n'importe quel son que pourrait produire le dragon en se déplaçant, pour ne pas être surprise si ce dernier décidait de l'attaquer dans le dos.
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