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Une île qui vous surplombe depuis les cieux, où dragons, Hommes, bêtes fantastiques et technologies se côtoient, c'est cette île qui vous attend, cavalier.
Messages : 200 Date d'inscription : 19/12/2016 Age : 30
Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Corne de béhémoth en poudre (1) ; Breuvage de santé (4) ; Matrice de restructuration (1) ; Maléfice de Lilith (1) ; Petit sac de gâteaux sucrés (1) ; Sang de succube (1) ; Grenade de fumée (1) ; Acte de naissance falsifié (1) ;Élixir de changelin (1) ; Tonique fortifiant (1) ; Feuille de Gaïa (1) ;Extrait de chitine (1) ;Asphodèle (1)
Sujet: Infiltration Ad Hominem Jeu 28 Fév - 1:40
C'était l'heure. Dimanche soir, le moment ou la plupart des gens profitait des dernières heures de week-end en se reposant devant leur télévision, en sortant manger quelque part ou préparant leurs affaires, pour ceux obligé d'aller travailler en ces jours de vacances. Une atmosphère calme, parfaite pour une intrusion surprise, n'est-ce pas. Et Elesis, elle, était assise sur l'un des banc du jardin intérieur du temple, exceptionnellement interdit au public cette soirée, pour sois-disant « grand nettoyage général », prétexte pour que personne ne vienne déranger le début de l'opération. Il faisait encore jour malgré le soir qui tombait, les journées étant toujours longues en été. Le parc du temple était d'un calme à la fois reposant et inhabituel. [center]
La jeune femme était habillée en vêtements d'une simplicité déconcertante, à savoir un pantalon de survêtement noir, ainsi qu'un t-shirt, noir lui-aussi. De toute façon, il allait falloir se changer le plus rapidement possible pour passer un uniforme de soldat, donc autant prendre des fringues pouvant s'enlever avec le moins de gestes possibles. Elle s'était également teint les cheveux en brun, et avait mis des lentilles bleues, se coiffant avec une queue de cheval, pour ressembler le plus possible à la photographie d'identité de la militaire dont elle allait devoir « emprunter » l'identité. Évidemment, elle ne pourrait rien faire concernant la forme du visage, ni sa corpulence, alors elle espérait que les autres soldats ne soient pas trop pointilleux. Mais avec l'uniforme, la coiffure et du maquillage, tout devrait passer comme une enveloppe dans une fente de boîte aux lettres. Si on lui faisait une remarque, elle n'aurait qu'à dire en rigolant que cette photo datait un peu.
Mais tout cela reposait sur tellement de chance. Elle en perdrait ses cheveux à force de mariner dans un jus de stresse. Risquer sa vie pour libérer ce satané lézard ! Elle aurait dû gonfler davantage le prix. Si jamais elle se faisait attraper, elle allait être exécutée, c'était certain. Le gouvernement allait envoyer l'un de ses chiens de Gardes pour se débarrasser d'un élément problématique, et contrairement à la mercenaire, Elesis ne voulait sûrement pas passer le reste de sa vie à fuir. À chaque minute qui passait, son regard vérifiait sa montre. Si tout allait bien, Jorg devait attendre au restaurant, et Eavel ne devrait pas tarder à se pointer. Elesis déguisée tapotait nerveusement ses doigts sur sa jambe, se mordillant les lèvres en repassant encore et encore le plan dans son esprit. Tout était prêt. Tout devait être prêt. Son téléphone restait silencieux, signe que personne n'avait de problèmes de dernière minute. Elle redoutait qu'il se mette à sonner et qu'on lui annonce qu'une personne s'était désistée, ou n'avait pas fait le boulot. Enfin de toute façon, sa top priorité restait de protéger sa propre identité, si quoique ce soit se passait mal, alors elle prendrait tout simplement la fuite.
Tout cela était d'une telle déprime. Qu'elle idée elle avait eu, de se lancer dans une vie pareille, pourquoi ne s'était-elle pas contenté de faire des petits boulots, quelques études et de vivre simplement dans un appartement cosy, avec un chat et une télévision. Mais non, il fallait qu'elle aille s'infiltrer dans le Palais, devant ravaler ses propres convictions pour que les hauteurs soient satisfaites. « L'individu au service de la communauté », c'était bien beau mais tellement frustrant. Bon ce n'était qu'un boulot, et Elesis n'avait pas la moindre intention de faire semblant d'être agréable ou d'être enchantée de bosser avec un chien fou vivant sans principes.
Dans le parc, en plus de la jeune femme, se trouvait deux dragons. Ses deux-là étaient beaucoup plus petits que des dragons normaux, ils devaient faire un mètre quatre-vingt à tout casser, soit la taille d'un grand cheval. Tous deux étaient de couleur noire, et étrangement similaires dans leurs attributs, on aurait dit deux frères. Ils étaient couché à terre, sans bouger, le corps harnaché d'une selle, lanières de cuir, ainsi que d'une chaîne métallique entourant leurs cous respectifs. Sur leurs flancs se trouvaient également une pièce de cuir, ornée d'une croix rouge sur fond blanc, la même qu'utilisait les dragons de transports des secouristes, seuls dragons encore autorisées à survoler la ville lorsqu'ils étaient en intervention. Les deux reptiles restaient là, l'un à côté de l'autre, sans bouger ni parler, la tête posée au sol, attendant.
physique des 2 dragons présents dans le parc:
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Dernière édition par Crayon le Mar 2 Avr - 0:46, édité 3 fois
Maître du Jeu Destin
Messages : 143 Date d'inscription : 03/01/2017 Age : 105
Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: ?
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Jeu 28 Fév - 1:46
[Le sujet impliquant des actions sensibles et dépendant de Pnj considérés comme Expérimentés, la réussite ou l'échec de certaines actions des personnages seront décidées par un jet de dés. Tout échec n'est pas définitif et peu être rattrapé en Rp dans la mesure du crédible. Tout joueur peu demander un jet de dés pour une action sensible spécifique en l'indiquant clairement à la fin de son post. Exemple : tuer furtivement un Pnj, le menacer, ou tenter d’ébranler sa volonté...]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Action : début étape 1, parvenir à arrêter la voiture et assommer les 2 soldats Zéro : réussite Elesis : réussite (modérée)
Action : début étape 2, recevoir l'appel du Palais et entrer dans les jardins du palais Jorg : réussite
Les débuts des étapes 1 et 2 du plan sont considérées comme réussites (simples).
Ikari Admin
Messages : 230 Date d'inscription : 19/12/2016 Age : 24
Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Dé rouge de collection (1)
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Jeu 28 Fév - 13:04
Pour accompagner le début du post jusqu'au tiret
Les derniers jours avaient été encore plus long que ceux précédant l'attente du plan d'Elesis. Zéro trépignait d'impatience, à sa manière toutefois. Elle avait attendu cette journée comme un enfant attendant Noël ou son anniversaire, et elle devait encore attendre le début du plan. Ces derniers jours, la mercenaire les avait passé à se préparer, de très nombreuses façons. Tout d'abord, elle s'était teint les cheveux en noirs, minutieuse et aimant le travail bien fait plus aucun cheveux blancs n'était blanc. Cette coloration n'était pas très appréciable, cela ne lui seyait pas mais aucune complainte ne s'échappa de ses lèvres. La mode et la beauté était des choses si fugaces, si futiles et surtout, des choses très peu utiles quand l'on vivait sur les routes, dans des maisons abandonnées, ou à la belle étoile contre le flanc de son dragon auprès d'un feu pour escorter des riches le lendemain. Le même manège fut répété pour son œil maudit. La fleur perdit ses pétales, et à chaque coup de ciseaux qu'elle mettait, le végétal semblait vouloir lui résister un peu plus. Alors pour palier à cette résistance, Zéro y mettait plus de force, plus d'ardeur jusqu'à ce que la plante cède et que le pétale soit coupé. La douleur fut encore plus insupportable que la première fois, et cette fois-ci la coupe ne pouvait pas être nette, et au dernier pétale, elle recommença trois ou quatre fois avant de pouvoir enfin le faire tomber dans le lavabo. La bile et son repas était remonté plus d'une fois, mais pourtant la mercenaire avait tenu bon. Elle n'était rien sans Arashi, car les Hommes cherchaient toujours à tromper la solitude et à être un nombre supérieur à un. Mais Zéro n'avait qu'Arashi. Alors Arashi était encore plus précieux que sa santé, plus précieux que tout l'or du monde, car un humain ne peut pas être seul. Alors la fleur maudite s'occupait de son corps, tranchant ce qui la rendait différente. Tranchant ce qui, pour les autres, étaient anormal, mais qui pour elle n'était que la malédiction lancée par sa sœur à sa mort.
De la fleur il ne restait rien sur son œil, mais ce dernier laissait échappait un long filet rouge. La douleur était si intense que la mercenaire riait toute seule. D'un rire nerveux et sinistre, n'augurant rien de bon. Pourtant ses jambes ne fléchissaient pas et sa force restait égal à elle même. Couper la fleur avait été la dernière étape de sa préparation, car très sûrement que cette maudite plante repousserait dans les jours suivants, alors elle s'en était occupée en pleine nuit, ou plutôt très tôt le matin, le jour où elle libérerait son ami. Avant cela, la fleur maudite avait passé ses journées et ses nuits à aiguiser ses lames, à réfléchir aux différentes opportunités, à se demander de quel côté serait le hasard. Comme par automatisme elle avait porté sa main à la plume de garuda de nombreuses fois, ne pouvant s'empêcher de savoir si cela allait vraiment l'aider. Elle se méfiait encore d'Elesis car de nombreuses personnes jouaient sur deux tableaux. Sachant que cette femme avait déjà été payée, livrer la mercenaire pour empocher plus d'argent était aussi très prévisible. Même si pour les affaires d'Elesis il ne valait mieux pas. Zéro avait rapidement appris que jouer sur deux tableaux pouvaient rapidement nuire à tout. À la réputation, tout comme à la vie. Cela n'empêchait pas les individus de commettre l'erreur. Toutefois, la mercenaire ne sous-estimait la femme aux cheveux de feu, et elle se doutait bien que si elle voulait jouer sur deux tableaux elle pourrait. Rien n'assurait qu'au moment où elle délivrerait le dragon Elesis alerte le palais. Elle aurait rempli son contrat et aurait simplement accepté un autre contrat dans la foulée, visant le duo cette fois-ci. Ainsi, tandis qu'elle affûtait ses armes, Zéro réfléchissait à une faiblesse chez Elesis, une faille dans laquelle s'engouffrer. Elle pensait aussi à Néfarian et Julia Robin. Deux êtres infâmes et abjectes aux yeux de la jeune femme. Mais les humains pouvaient si bien cacher leur jeu. Toutefois, Zéro connaissait à peu près bien les gardes royaux. Pour avoir été si proche du roi, elle les avait vu combattre, et connaissait aussi les endroits où ils se trouvaient généralement. Dans sa tête elle se récitait encore et encore leur position. Landers et Eclipse étaient les seuls dont elle doutait de l'existence. Sorensen, dont les armes à feu étaient ses armes favorites n'étaient présent que pour les apparitions du roi. L'un comme l'autre, ils devaient être envoyé par-ci ou par-là en cas de besoin. Cela faisait maintenant plus d'une semaine, peut-être deux même, alors ils avaient dû recommencer à vadrouiller plus loin que les jardins du palais. Robin ne se trouvait pas généralement à Cylnaes, bien qu'avec les événements elle avait dû se rapprocher. Eux aussi l'avaient vu combattre, mais bien souvent Zéro avait été celle restant le plus dans la ville de Cylnaes, n'obligeant pas les autres gardes royaux à se trouver tout le temps dans la ville. Puis... avoir la confiance du roi signifiait aussi avoir des missions autre que sa protection. Zéro avait baigné dedans durant plus de trois ans, après tout, le « chien du roi » l'avait loyalement suivi avant même qu'il prenne le pouvoir. Jusqu'à se retourner contre lui et le mordre. Si Robin était là, et les autres aussi, alors l'affaire ne serait sans doute pas mince. Mais pas pour autant impossible.
Elle aurait aussi aimé trouvé une parade pour le garçon qu'elle avait entraîné dans son histoire. Pour de nombreuses personnes Zéro était sans cœur, sans pitié, mais elle se préoccupait en réalité des individus l'entourant. Loin d'être une bonne sœur et d'être aux petits soins pour eux, la mercenaire prenait en considération son entourage. Bien souvent cela passait par le respect, et une fois celui obtenu alors Zéro finissait comme elle avait fini pour le roi. Comme un animal loyal jusqu'à la perte de son respect. Elle restait une femme solitaire pourtant, bien que personne ne pouvait se douter qu'elle pensait en réalité aux conséquences de ses actes, à ses alliés tout comme à ses ennemis. S'il y avait bien une chose sur laquelle la fleur maudite était parfaitement lucide -et avait aussi ça dans le sang- c'était l'art de la guerre et de la stratégie. Loin de ne relever que d'une simple bataille barbare, l'art de la guerre était une chose profonde, où il fallait sans cesse raisonner, réfléchir. Zéro avait emporté Jorg par nécessité, et puis parce qu'il l'avait aussi suivi à force. Un choix s'imposait avec Elesis, celui d'accepter de collaborer avec elle. Mais derrière tous les actes, et les nombreux choix de Zéro se cachaient en réalité la réflexion. Zéro, quand elle n'était pas en proie à ses pulsions, était lucide, réfléchie et s'était habituée à faire des stratégies. Quand elle était seule avec un dragon, pouvoir édifier un plan pour battre un clan d'individus était une nécessité. Alors dès son jeune âge la mercenaire avait appris, et son père qui avait été un combattant lui avait offert en héritage un lourd savoir sur cet art néfaste et souvent dévastateur. Alors Zéro calculait, elle était consciente de nombreuses choses, et parmi elle se trouvait le soin de ses alliés. C'était aussi pour cette raison qu'elle n'avait rien négocié avec Elesis, car pour le moment, Elesis était considérée comme une alliée, jusqu'à la fin de l'événement. Par conséquent Zéro acceptait ses propositions, ses choix et son prix, car il était ainsi plus facile qu'un allié reste un allié.
Alors que le jour commençait à pointer dans le ciel, Zéro se questionna sur leur loyauté des gardes royaux. Jusqu'où étaient-ils allaient pour leur roi ? Et jusqu'où seraient-ils prêts à aller pour eux ? Il était impensable, inenvisageable qu'aucun garde, qu'aucun membre un peu haut placé reste de marbre face aux événements commis par Zéro, mais il était tout aussi inimaginable que personne ne nourrissent de sombres desseins pour le roi. En tant de guerre, de nombreux soldats pouvaient finir par tuer un roi devenant trop encombrant. Comme les abeilles se débarrassant sans scrupule d'une reine trop vieille, incapable de pondre des larves. La seule chose qui différenciait la loyauté de Zéro par rapport aux autres était sa légère folie, son goût prononcé pour le sang et la chair mourante. Mais personne ne pouvait nourrir une loyauté entièrement pure. Personne ne pouvait défendre une personne sans d'abord faire passer ses intérêts avant. C'était le paradoxe, pour Zéro, des soldats. Ils n'avaient plus rien d'humains, on tuait dans l'oeuf toute forme de rébellion, ils pensaient pour leur chef, et rien d'autres. Zéro, qui avait connu de nombreux contrats pour vivre avait d'abord appris à penser pour elle, et par elle-même avant de penser aux autres. Alors, la mercenaire ne pouvait pas croire aux soldats, défendant leur roi sans se sentir ébranlé, chamboulé. Sans se remettre en question. Surtout quand la personne intentant un acte contre leur roi n'était nulle autre personne qu'un garde royal. Une personne en qui le roi était censé avoir une confiance totale. Arashi avait voulu frapper un grand coup, alors Zéro l'avait aidé. Arashi considérait que le roi n'avait rien à faire sur un trône s'il ne prenait pas les dragons au sérieux, alors Zéro l'avait aidé. Afin que les dragons ne finissent pas comme des animaux de compagnie. Arashi se demandait quand viendrait le jour où les dragons perdront la voix, la possibilité de comprendre, de parler, et le jour où ils deviendront l'ombre d'eux-même, alors Zéro avait souhaité qu'il ne puisse pas penser à ce jour. Arashi sentait la fin, la chute des dragons, chaque jour il sentait ce jour arriver, et sans jamais parvenir à le faire comprendre à d'autres dragons, Arashi se voyait sombrer, alors Zéro avait souhaité que les individus comprennent. Mais, personne ne souhaitait comprendre.
Timidement le soleil venait réveiller les végétaux, les tirant de leur torpeur nocturne. Personne ne se trouvait dans le jardin à cette heure-ci, mais déjà les prêtres commençaient à s'agiter. Zéro pouvait les entendre. Elle se tenait là, assise sur un banc, un cache-oeil blanc barrant son œil, et son autre œil fixait le ciel, regardant les magnifiques couleurs se faire engloutir par les rayons du soleil et par ce bleu intense. Son corps ne faisait aucun bruit, si bien qu'on aurait pu la penser paralyser, mais tous les sens de son être étaient aux aguets, attendant patiemment. Alors, dans son attente, Zéro repensait aux circonstances de son acte, comme un criminel réfléchissant à ses crimes. Sauf qu'elle était libre, et Arashi était celui emprisonné. Depuis toute jeune Zéro avait baigné dans le sang et le crime, grâce à son dragon, l'enfant était devenue forte, puissante et rapidement elle était montée en popularité dans le métier de mercenaire. Elle était connue, et avait gagné beaucoup d'argent, mais elle en avait gagné encore plus au service du roi. Pourtant l'argent n'était pas important à ses yeux. Elle ne s'en servait que pour fabriquer sa tenue blanche et ensuite la rendre insensible à la foudre et à l’électricité. Alors elle avait amassé un butin, dont elle venait de perdre une partie. Si le maniement des armes fut inouïe grâce à son pouvoir, Arashi entraîna tout de même Zéro pour qu'elle soit en mesure de combattre un dragon.
Lorsque le moine Varik s'installa à ses côtés sur le banc, sûrement parce que Zéro dans sa position contemplative -visage levé vers le ciel, jambes décroisées et mains jointes sur les genoux- paraissait inoffensive, et ressemblait à une enfant s'émerveillant du monde. Pourtant si son visage montrait cela, intérieurement il n'en était rien. Zéro n'était plus une enfant, et avait passé le cap d'enfant à adulte en une soirée. — Arashi pensait que le roi serait bon, il avait décelé de l'intelligence en lui. Assez pour espérer que les Hommes retournent sur Terre et que les dragons puissent retrouver leur force, commença à raconter Zéro, c'était son objectif, viser le monde d'en bas. Mais quand il a pris place sur le trône, il a changé ses plans. Avant que vous ne demandiez, trois ans et demi, c'est le temps qu'Arashi a pris pour finalement accepter que le roi ne changerait plus. Après un griffon, apte à tuer le plus puissant des dragons en performant la plus puissante des carapaces, voilà qu'un homme dirigeait humains et dragons. La mercenaire se tut. Son regard n'avait pas quitté les cieux où plus aucun dragons ne battaient des ailes, elle ne s'était pas tournée pour observer le moine. Les moines se déplaçaient assez pour confondre les sens de Zéro, et sûrement n'aurait-elle pas remarqué Jorg s'il s'était joint à eux. Elle était plongée dans ses souvenirs. Puis elle reprit, d'une voix douce, ni brute ni sévère, sans même regret, ni même reproches : — Pour Arashi, les dragons se meurent lentement, peu à peu. Ils ne sont plus que des animaux, comme le bétail, comme les animaux de compagnie. Il craint de perdre sa voix, sa capacité de parler, puis celle de penser. Il craint la fin, la chute. Alors Arashi a voulu détrôner, ou affecter, celui qu'il a installé sur le trône. Croyez moi ou non, mais pour Arashi, un homme ne peut régner sur deux peuples d'espèces différentes. Et pourtant, regardez le ciel, où sont les dragons, on leur applique nos lois, nos choix. Arashi ne sait pas comment faire pour être entendu, et moi... Et moi je ne suis qu'une arme, je ne suis qu'une épée que l'on brandit, et je ne suis rien d'autre. Je ne veux qu'Arashi, je me moque des autres, tant qu'Arashi est encore là. Je me moque du sort des dragons, des Hommes et des griffons tant que lui est encore là. Mais s'il désire que les dragons aient leur place, qu'ils ne soient pas dirigés par une autre espèce, alors je serai là pour lui. Et si je devais le refaire, alors je le referai sans me poser de question, je tuerai plus de personne au besoin, car tout ce qui compte est Arashi. Et puis, qu'est-ce que nous avons à perdre... Nous sommes dans un gouvernement punissant le crime, le meurtre, mais pourtant ce même gouvernement tue les individus, c'est un meurtre avec préméditation mais comme c'est le gouvernement qui dit que ce qu'il fait est juste alors il n'y a pas de remise en question... Au cours de son monologue, car bien que le moine était à côté d'elle -et peut-être même Jorg maintenant- Zéro n'attendait pas de réponse, la mercenaire avait baissé le regard, retombant sur les hauteurs du bâtiments, sur les arches, puis enfin sur ses mains. Enfin, elle se leva, se retourna sans un mot vers le banc où se tenait encore le moine, assis. Les traits de la mercenaire s'adoucirent, dévoilant un visage qu'elle ne montrait jamais, un sourire se dessina timide sur ses lèvres, loin des rictus du combat l'étirement était doux et calme. Dans son œil, et dans son sourire, il n'y avait ni tristesse ni joie, ni reproche ni remord, rien d'autres que le calme et la sérénité. — L'histoire est écrite par les vainqueurs. Alors si jamais je dois mourir là-bas, ou bien être enfermée comme Arashi et que les médias diront de nous que nous sommes des êtres abjectes, terribles, sans cœurs, sans foi, ni lois, sans rien. Alors j'ai au moins quelqu'un qui m'aura entendu, et qui aura entendu une partie de l'histoire sous un autre point de vue. Et puis... même si Arashi est libre, nous serons toujours considérés comme des êtres néfastes à éliminer.
Sans plus de cérémonie, le visage de Zéro reprit son air neutre, presque absent peut-être même sévère, et sans plus se retourner, la mercenaire reprit la route de sa chambre pour y finir d'attendre la fin d'une journée à peine débutée. Elle avait repris son rôle. Celui de mercenaire, celui d'arme.
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En fin de journée, Zéro avait finalisé son apparence par une lentille de contact de couleur. Ce n'était guère agréable à mettre, mais au moins elle ressemblait à une jeune femme aux cheveux corbeaux et à l'oeil brun. Enfin, elle avait salué Jorg avant de s'en aller pour le jardin, car très sûrement n'allaient-ils plus se revoir. Pour Elesis son ton était plutôt neutre, mais sur son visage aucune émotion ne se lisait, ni impatience, ni stress. Zéro n'avait rien à perdre, elle se préoccupait simplement d'Elesis et de Jorg, car même pour Elesis, même si elle n'appréciait guère cette femme, elle avait accepté de travailler avec eux. Alors, par déformation professionnel, elle qui était toujours habituée à protéger d'autres, protégerait aussi les arrières d'Elesis. Zéro ne laisserait rien au hasard, il en était de la libération d'Arashi, mais aussi de la survie de tous. Alors elle endosserait tous les rôles. Alors elle endosserait tous les affronts, tous les regards et les tons désapprobateurs. Alors elle accepterait de passer pour une femme folle, à enfermer, pour une personne qu'il vaudrait mieux voire morte, car de toute manière, Zéro avait déjà endossé tous les affronts physiques et verbales qu'on aurait pu inventer. Alors elle assurerait ce plan, et ferait tout pour qu'il vienne à bout, sans laisser quelqu'un dans son sillage, car Zéro était fidèle et loyal comme un chien quand elle respectait ses alliés.
Bllob Dragonnet
Messages : 34 Date d'inscription : 23/04/2018
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Sam 16 Mar - 22:41
« Il me faut des pâtes. » Cette phrase à elle seule résumait l’essentiel de comment les trois derniers jours s’étaient passés pour Jorg. Pourtant, au moment où Elésis était sortie de la chambre de Jorg et Zéro, ce n’était pas du tout l’idée qu’il avait en tête.
La première idée de Jorg avait été de contacter son patron. Cela faisait déjà trois jours qu’il n’était pas allé au restaurant. 9 services de table et 3 tenues de bar qu’il n’avait pas faites. Sans pour autant mentir, il n’avait pas exactement dit la vérité en plaisantant avec Elésis, il n’était pas tenu de faire ces services. Et il avait prévenu son patron qu’il ne viendrait peut-être pas au travail sur cette semaine, donc en soi il était quelque peu couvert. Mais il n’avait pas prévu de rester absent aussi longtemps, aussi voulait-il passer un coup de fil pour le prévenir que son absence se prolongerait encore un peu. Il lui fallait juste trouver une explication qui puisse tenir la route… Et quoi de mieux que d’invoquer son meilleur atout, sa maladresse ? C’est ainsi que Jorg expliqua à son patron qu’il avait égaré ses papiers, et qu’il n’avait donc plus les sous pour son billet de retour vers Cylnaes. Il put ainsi justifier son absence de plusieurs jours, ainsi que couvrir son absence pour les prochains jours, prétextant qu’il allait travailler un peu à gauche à droite afin de gagner un peu d’argent pour se payer son billet. Son patron eut d’abord un éclat de rire, trouvant que ce genre de bêtise lui correspondait complètement, puis il le gronda gentiment, et lui dit de revenir quand il le pourrait. Les deux hommes savaient que de toute façon le seul impact de cette histoire serait sur la paye de Jorg à la fin du mois.
Naturellement, il passa son temps tout autrement, et ne sortit pas une seule fois du temple, ni ne gagna un sou. Il avait besoin de se préparer pour l’opération de dimanche soir. Servir était une chose qu’il pratiquait très régulièrement ; cuisiner, un peu moins, encore moins pour d’autres, et encore moins pour un officiel du gouvernement. Il avait de la chance d’avoir déjà passé plusieurs jours à absorber les livres de cuisine du temple, mais une bonne mise en pratique aurait sûrement au moins autant d’utilité. Il lui fallait maîtriser le plus de recettes possibles s’il voulait pouvoir bien s’en sortir avec le Haut runologue. De ce qu’il en avait entendu, c’était un habitué de la pratique, et donc un habitué de la cuisine de haute gamme. Jorg allait devoir être à la hauteur, ce qui n’allait pas être simple. Et même si le but de l’opération était de l’endormir, ce serait tout bonnement impossible de le faire sans avoir à toucher des ingrédients. Il lui faudrait exceller en cuisine, il n’avait pas d’autre choix. Il se mit donc à la tâche, et passa le reste de la journée en cuisine, ainsi que la journée suivante. Travaillant toutes les recettes qu’il trouvait, de toutes les complexités possibles, utilisant son hyperactivité pour en mener plusieurs de front : feuilletés, gratins, rôtis et ragoûts, autant de cuissons que les équipements du temple le supportaient. Il travaillait la pâtisserie aussi, s’entraînant aux techniques qu’il utilisait peu, comme les glaçages. Et surtout, pour chaque recette il tentait des variations, des improvisations, afin de maximiser la diversité de son potentiel culinaire. Le Haut runologue pouvait lui demander n’importe quoi à cuisiner ; Jorg devait pouvoir lui donner n’importe quoi. Il avait donc besoin de tout connaître et vite, pour pouvoir réduire les chances de tomber sur quelque chose qu’il ne connaissait pas. Bien qu’il pourrait être capable d’improviser une recette si le Haut runologue venait à lui demander un plat qu’il ne connaissait pas, il voulait éliminer ce risque au maximum. Ainsi, le temps de quelques repas, les moines du temples eurent droit à des plats bien plus variés qu’à ce qu’ils étaient habitués.
Mais ça ne suffisait pas à Jorg. Non pas qu’il ne soit pas satisfait de ce qu’il cuisinait, cela il n’y pensait pas trop, même si à entendre ceux qui goûtaient et mangeaient ses plats il n’y avait rien à redire. Mais il lui fallait plus que juste cuisiner, il lui fallait un plan. Pendant qu’il cuisinait il réfléchissait aussi aux clés d’Elésis, qui constituaient son deuxième plus gros souci. La responsabilité était grande, c’était tout simplement le plan entier qui devenait inutile si Jorg n’arrivait pas à récupérer la clé des chaînes d’Arashi. Mais cela il ne pouvait rien y faire : une fois qu’il serait là-bas il chercherait au mieux, et il les trouverait – ou pas. Il ne pouvait pas changer cela. Seulement, il pensait à après : une fois la ou les clés trouvées et données à Pince-mi, une fois celui-ci reparti, une fois que Jorg lui-même serait parti du Palais, comment masquer ses traces ? Il ne faudrait pas longtemps à l’armée pour remonter à la cause de la libération du dragon : on trouverait les chaînes non cassées et simplement ouvertes, peut-être même qu’on trouverait la clé si Zéro la laissait dans la geôle. Le lien serait immédiatement fait avec le Haut runologue, son inventaire des clés serait vérifié au plus vite, et l’absence de la clé serait confirmée. De là on chercherait les potentiels coupables ; le Runologue serait éventuellement mis en cause, peut-être des gardes aussi. Mais les agents extérieurs seraient les pistes les plus plausibles. Or que serait la présence de Jorg chez le Runologue, le soir même de la libération du dragon, sinon une improbable coïncidence ? Il serait la cible par défaut. Et ils auraient raison naturellement, vu qu’il venait pour la clé. Ils ne sauraient peut-être pas comment la clé aurait pu être transmise à Zéro, mais ils chercheraient pour sûr, et convaincus qu’il est le responsable du vol ils n’auraient de cesse de le faire parler. Et c’en serait fini pour Jorg : fuite éventuelle, mais surtout capture, mise en examen, interrogatoires, tortures peut-être, prison à perpétuité, et faites tomber les rideaux.
Souhaitant éviter cela le plus possible, Jorg cherchait donc un moyen de masquer son implication dans l’affaire pendant qu’il préparait ses plats. Il était déjà à peu près sûr d’être interrogé même s’il ne prenait pas les clés, alors il n’imaginait même pas comment il allait pouvoir s’en sortir sans subterfuge. Réfléchir à un tel plan de secours était sûrement égoïste, mais pour le coup il sentait qu’il allait vraiment en avoir besoin. Et vu le plan d’Elésis, dont le taux de réussite était discutable, ajouter quelques pourcentages de survivabilité ne serait pas de trop ! Et puis qui sait, peut-être cela allait-il aider les deux femmes, bien qu’il ne savait pas comment. Ainsi il essayait de réfléchir à quoi faire pour masquer son action. Et la seule chose qui lui semblait réalisable, c’était de masquer la disparition des clés. Mais comment, à part en les remplaçant par des fausses ? Autant pour la clé USB cela semblait facile, il suffirait d’en acheter une similaire, ou d’en acheter une et de faire en sorte qu’elle soit similaire, de toute façon ils n’avaient pas d’informations sur son contenu – à quoi bon s’embêter à voler des données si l’on connaît déjà leur contenance ? Il demanda donc à Varik de lui préparer une clef USB correspondant aux attentes. Mais pour la clé des chaînes c’était une toute autre paire de manches. La seule connaissance de la clé était son aspect ; il faudrait créer un double parfait pour pouvoir remplacer l’original. Mais ils n’avaient aucune autre information, pas même la couleur ! Comment reforger une clé en seulement quelques jours sans plus d’informations ? Ca lui semblait tout bonnement impossible. Encore plus si elle devait être imbue de magie… Jorg ruminait tout ceci pendant qu’il cuisinait, mais il n’arrivait pas à en voir le bout. Pour lui, la seule solution serait d’avoir la clé et d’ensuite en faire un double, avec de bons matériaux similaires, puis de procéder à l’échange. Mais comment faire sans aucun outil ? Tout ce qui serait à disposition serait culinaire, purement et simplement. Et ce serait à lui de le faire, lui qui n’a aucune connaissance en forgeage, ni en métaux, et encore moins en runes. Lui qui n’a que la cuisine et le service pour domaine.
Pendant un premier jour d’attente il fit tourner ses idées dans sa tête tout en préparant des montagnes de plats. Et il continua un second jour, durant lequel il s’essaya aux pâtisseries, avec leurs couleurs chamarrées et complètement chimiques. Il commença alors à se frotter aux colorations d’aliments, ainsi qu’aux gâteaux avec sculptures. Son esprit dut alors se concentrer un peu plus sur la cuisine, qui demandait un peu plus d’attention et de créativité qu’auparavant. Il ne réfléchit alors pas trop au problème de la clef. Cela ne lui revint qu’une fois une pièce montée terminée, alors qu’il se disait que ça n’avait pas été du gâteau de terminer cette pièce. Il repensa à ce qu’il venait de faire, la sculpture de chocolat nappée de glaçage qu’il venait d’achever, et se demanda soudainement s’il ne pouvait pas faire la même chose avec la clé. Avant de se raviser aussitôt : une clé en chocolat ne pourrait jamais rester à l’état de sculpture, elle finirait pas fondre tôt ou tard et ruinerait sa couverture, en plus de clairement l’accuser lui. Il lui fallait autre chose. Quelque chose de taillable, qui résiste aux températures usuelles, et qui soit facilement colorable. Et de préférence alimentaire. Et c’est ainsi que sa réponse lui vint :
« Il me faut des pâtes ! »
Abandonnant tous ses gâteaux, Jorg se précipita vers le garde-manger du temple. Tout d’un coup il avait encore moins de temps qu’auparavant ! Il aurait dû y penser avant. On peut tellement tout faire avec des pâtes, alors pourquoi pas des clés aussi ? Des pâtes classiques avaient toutes les caractéristiques qu’il lui fallait, et les colorer n’était pas bien dur. D’autant plus qu’il avait vu que les cuisiniers du temple aimaient bien acheter leurs pâtes fraîches et en grosses quantités, mais surtout en blocs, et qu’ils les découpaient eux-mêmes avec leur machine à pâtes. Mais ce qu’il lui fallait, c’était un bloc compact, sans trous, sans découpes, rigide et sec. Un bloc de sculpture, tout simplement. Il alla donc chercher 3 blocs qui lui semblaient convenables avec des dimensions légèrement plus grandes que la clé, et les mit directement dans le four pour leur retirer toute humidité. Dès que ce fut prêt, il en prit un, prit le dessin de la clé, et se mit à tailler le bloc pour donner la forme extérieure de la clé. Il fit une première taille grossière pour avoir les dimensions, puis commença à tailler finement la clé en elle-même : d’abord faire l’enveloppe complète du panneton, puis façonner la tige, puis revenir sur le panneton afin de creuser les fentes pour faire tourner la clé dans la serrure, puis remonter sur l’anneau de la clé et faire son enveloppe extérieure. Enfin, le plus complexe, tailler toutes les fioritures de l’anneau. Jorg arriva péniblement à réaliser un premier essai en un peu moins d’une heure, de qualité quelque peu discutable : le bloc de pâte était un peu plus fragile qu’il ne l’avait pensé, ce qui avait fait partir quelques éclats de trop. Mais cela ne lui importait pas vraiment, il avait envisagé l’échec, et recommença une clef avec le second bloc de pâte. Il lui fallut à peu près autant de temps, mais il réussit à obtenir quelque chose de plus fidèle. Il tailla aussi le troisième bloc par précaution, au cas où il arriverait à faire encore mieux, mais ce fut de qualité similaire. Il ne pouvait vraisemblablement pas faire mieux sans avoir la véritable clef dans les mains, ses résultats actuels devraient donc suffire. D’autant plus que ce n’était pas fini.
Reprenant sa première clef ratée, il passa à la seconde étape de ce qu’il envisageait : la coloration. Bien sûr cela n’avait aucun sens de la réaliser maintenant, la véritable clef pouvait avoir n’importe quelle couleur. Mais l’important pour Jorg était de savoir créer la coloration dont il aurait besoin, car il ne pourrait pas faire autrement que de la confectionner sur place. Il avait l’intention de donner une clé à Pince-mi avant de partir pour le Palais, ainsi Pince-mi en apportant le somnifère lui donnerait aussi la clé, et une fois la vraie trouvée il n’aurait plus qu’à colorer et texturer la sienne et procéder à l’échange. Il mit donc la main à la pâte, essayant principalement diverses colorations sombres, à base de vinaigre balsamique et d’encre de seiche. Il les testait sur la clef, en déposant de légères quantités sur des petites surfaces, essayant ici plusieurs couches, là des mélanges, là une seule couche plus épaisse. Il essaya aussi d’ajouter un peu de farine saupoudrée à ses colorants, afin de modifier la sensation du toucher, et ainsi pouvoir donner l’impression que la clef est bien constituée de métal et non en réalité de pâtes alimentaires. Il reproduisit les mêmes essais pour des tons plus clairs, ainsi que pour des colorations vers des tons métalliques argentés ; il n’épargna pas non plus les colorants alimentaires classiques, même s’il avait peur de ne pas en avoir à disposition au Palais. Il passa ainsi le reste de sa journée, et même sa soirée, à essayer différents mélanges de couleurs et d’ingrédients, pour obtenir autant d’informations qu’il pouvait. Ce qui ne manqua pas de rendre certains moines curieux, mais ils repartirent tous déboutés, car lorsqu’ils demandaient ce qu’il pouvait bien faire avec tous ces mélanges il répondait « De la pâtisserie ! » et partait dans un fou rire qu’il réprimait du mieux qu’il pouvait, car il avait encore des choses à faire après tout.
Notant tous les résultats qu’il avait réussi à obtenir – bons comme mauvais – Jorg passa alors une bonne partie du temps qu’il lui restait à les apprendre, tout en continuant de cuisiner. En-dehors de la cuisine, il était si absorbé dans son effort d’apprentissage qu’il ne remarqua pas tout de suite que Zéro avait teinté ses cheveux – il ne s’en rendit compte qu’une fois s’être fait la réflexion qu’il ne trouvait pas Zéro et que cette femme brune avec un cache-oeil le connaissait manifestement mais que pas lui. Physiquement il était prêt, vu ce qu’il allait devoir faire il n’avait pas besoin de préparation particulière, mis à part nourrir convenablement Pince-mi pour ne pas avoir de problèmes le jour J ainsi que préparer une petite poche attachée à la seconde patte de Pince-mi et contenant sa meilleure clef. Mentalement c’était une autre affaire. Au début du dimanche il connaissait ses résultats par cœur, ainsi qu’un nombre impressionnant de recettes. Sur le plan culinaire il était prêt, mais sur le plan du mental pur il était comme à son habitude, stressé. Les jours précédent ne l’avaient pas vraiment aidé à se préparer, et il sentait progressivement la tension monter. Le questionnement habituel de ses propres capacités revenait en tête, n’améliorant pas vraiment la situation. Tant qu’il cuisinait il maintenant tout cela au loin, mais une fois au calme les doutes revenaient.
Cette fois ce ne fut pas l’adrénaline qui le fit reprendre ses esprits. Ce fut Zéro. Alors qu’il retournait vers les cuisines essayer encore quelques dernières recettes, il prit en cours de route – étant encore plongé dans ses notes - le monologue de la jeune femme, et se rendit compte qu’elle aussi était en proie au même genre de doutes que lui. Ce qui n’était pas rassurant dans l’absolu, la mercenaire devant faire face à infiniment plus de danger que lui. Mais cela le détendit quelque peu de savoir qu’il n’était pas seul à être incertain. Elle semblait puiser sa force dans son dragon, et lui faire confiance jusqu’au bout ; n’ayant jamais eu de dragon ni de lien similaire à ce qu’elle avait, Jorg ne pouvait pas vraiment dire qu’il comprenait son état d’esprit, mais il pouvait entendre et comprendre le raisonnement du dragon. Et quand il entendit la dernière phrase de Zéro, il ne put s’empêcher de penser que si l’histoire ne plaît pas, il n’y a qu’à changer de livre. Il ajouta alors à demi-mot : « Allons donc écrire l’histoire que l’on souhaite, et nous faire vainqueurs par nous-mêmes. » Il ne savait pas si cela avait vraiment du sens, mais trouver un écho dans les dires de la mercenaire l’avait quelque peu calmé, et il repartit vers les cuisines avec une détermination renforcée.
-
Le soir venu, il était prêt. Saluant Zéro qui partait, il vérifia une dernière fois ce qu’il emportait avec lui en partant : Pince-mi dans sa cage, les poches à ses pattes, le somnifère et les clefs. Il déchira et jeta ses notes, dont il n’avait plus besoin, elles étaient définitivement gravées dans sa mémoire. Il ne lui restait plus qu’à faire ses adieux aux moines des cuisines, dont il avait utilisé tout le matériel des jours durant, et qui l’avaient aidé sur quelques techniques de cuisine. Il avait tout nettoyé en remerciement, c’était la moindre des choses vu tous ses essais. Il partit enfin vers le restaurant, tendu mais calme, déterminé lui aussi à remplir sa part du contrat. Ce soir, il figurerait dans un petit bout de l’Histoire, pour le meilleur ou pour le pire. Il n’y figurerait sûrement pas comme personnage principal, ni même secondaire, plutôt comme un personnage d’une importance légèrement moins quelconque que le commun des Argeyiens. A moins que les choses ne tournent mal, auquel cas son nom pourrait être écrit au complet dans cette Histoire, sans vraiment être une bonne chose. Mais ce soir, il en écrirait un morceau, il en était certain. Ne serait-ce que pour un instant, la plume allait changer de mains.
Crayon Admin
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Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Corne de béhémoth en poudre (1) ; Breuvage de santé (4) ; Matrice de restructuration (1) ; Maléfice de Lilith (1) ; Petit sac de gâteaux sucrés (1) ; Sang de succube (1) ; Grenade de fumée (1) ; Acte de naissance falsifié (1) ;Élixir de changelin (1) ; Tonique fortifiant (1) ; Feuille de Gaïa (1) ;Extrait de chitine (1) ;Asphodèle (1)
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Dim 17 Mar - 13:53
À la seconde où elle aperçu la mercenaire, Elesis se leva du banc d'un seul mouvement. Sans faire de manière, elle l'a salua d'un ton impassible. – Bonsoir. Tout est prêt, allons-y. Elle se tourna vers les deux dragons noirs, en émettant un « kh-kh » de la bouche comme pour appeler un cheval. Les deux reptiles se levèrent d'un même mouvement, et s'approchèrent des deux femmes en marchant sans hésitations. Elesis ne pu empêcher un demi-sourire en tapotant la joue écailleuse de l'un d'eux, d'un air satisfait. Le boulot était de mieux en mieux fait, ça présageait du bon pour la suite. – Je vous prête l'un de nos limiers. Inutile d'essayer de discuter avec lui, il ne sait pas parler, annonça t-elle à Zéro. Contentez-vous de suivre. Puis elle prit place sur la selle, le dragon se baissant automatiquement pour la laisser monter sur son dos. Après avoir passé ses pieds dans les lanières de cuir prévues à cet effet, elle attrapa la chaîne enroulée autour du cou du reptile, se tenant sans difficulté lorsqu'il se redressa sur ses pattes arrières, étendant ses ailes.
Ce n'était pas la première fois qu'elle se déplaçait ainsi, et trouvait que c'était plutôt agréable, comme faire une promenade en moto en été, sur une route forestière. Bien que elle n'avait sans doute pas une aussi bonne assiette qu'un cavalier expérimenté, mais elle arrivait à tenir et suivre les mouvements du dragon en vol sans stresser ni se raidir. Le duo se suivait presque côte à côte, légèrement en diagonale pour éviter que les ailes ne se gêne mutuellement. Il fallait faire un grand tour, ne pas s'approcher trop prêt du Terrain militaire, situé au nord-ouest de la ville, assez loin du Palais. Heureusement, les deux dragons volèrent assez bas et assez discrètement pour ne pas se faire arrêter en train de survoler la ville. Le temple hydramien avait également le bon goût d'être placé assez en périphérie, ce qui n'était pas désavantageux.
Si la voiture prenait le chemin prévu, elle devrait traverser une partie de la ville, puis contourner le Palais pour arriver par le nord. Il « suffisait » de l'intercepter pendant qu'elle avançait sur une route périphérique, loin des regards indiscrets. Les deux dragons se plaçant en vol stationnaire au point prévu, Elesis serrait son téléphone d'une main, prête à répondre si quoi que ce soit changeait. Mais rien d'imprévu n'arriva. Le véhicule fut même parfaitement à l'heure, à la minute prêt, avançant les phares allumés, entre les arbres. Évidemment cela aurait été plus rapide d'attaquer la voiture, mais arriver au palais avec un véhicule cabossé n'était pas bien avisé. La jeune femme se pencha légèrement vers le cou de sa monture, chuchotant un mot. Le dragon émit un couinement à peine audible, et se concentra plusieurs secondes, la tête tournée vers la voiture qui se rapprochait. Sur la route, pile devant le véhicule, un chien surgit des bas-côtés en galopant. Immédiatement la voiture pila, donnant un coup de volant sur la gauche, faisant crisser les pneus sur le béton. Bien ! Pour une fois que ce limier réussissait quelque chose de réaliste avec ses illusions. C'était le moment, maintenant ou jamais, l'unique minute pour tout faire. Le petit dragon noir piqua soudainement vers le sol, et Elesis sauta littéralement devant le capot. Alors que la portière côté conducteur s'ouvrait brutalement, la femme soldat déclarant un « Police ! Arrêtez-vous ! », Elesis saisit son pommeau sans lame. Pressée par le temps et stressée, ce fut son adversaire qui fut la plus agile, lui envoyant un coup bien placé, directement dans la gorge. Bon sang ! Les soldats savaient évidemment ou frapper pour faire mal, mais après un léger recul, Elesis profita de la seconde ou le soldat tentait d'agripper son arme de poings pour lui envoyer de toute ses forces son pommeau dans la tempe. Génial, tout cela commençait bien, râla t-elle intérieurement en déglutissant et se frottant machinalement la gorge. Mais pas le temps de se remettre l'esprit en place. Le plus fatiguant maintenant était de prendre l'uniforme, et déshabiller quelqu'un d'inconscient était toujours énervant. Mais sans hésiter, et loin d'avoir le luxe d'être pudique, Elesis enfila la veste grise de l'armée, changea de pantalon, pris les bottes, gants et casquette de militaire, qu'elle enfonça sur sa tête. C'était presque la bonne taille. Et que c'était long à enfiler, ces trucs-là, pas étonnant que les militaire devenaient ronchons quand il faisait chaud.
« Krrrh… Voiture 26, ici Poste de commande. Vous êtes noté immobile depuis plus de deux minutes. Exposez votre situation. » La voix de l'officier sortit de la radio accrochée au tableau de bord, accompagnée de parasites. Après s'être éclaircit la gorge, Elesis décrocha quelques secondes en se répétant le jargon de l'armée. – Ici voiture 26. On a eu un 19-02 au point 08. Aucun dommage a déclarer, nous repartons immédiatement. Check-up dans 10 minutes. Plusieurs secondes passèrent encore, durant lesquelles la jeune femme serrait la radio en espérant ne pas s'être trompée. Les nombres était-il les bons ? La façon de parler aussi ? – Bien reçu, voiture 26. Poste de commande, Terminé. Impossible de retenir un léger soupir de soulagement. Bon, au moins, c'était une épreuve de franchie. Elesis prit ensuite place sur le siège conducteur, et fit plusieurs gestes du bras vers les dragons noirs, leur indiquant les corps des militaires. Chaque reptile se mit donc à en traîner un corps inerte vers le bas-côté tel des gentils chiens obéissants. Moteur enclenché, portière fermée, il y avait encore un bon quart d'heure de route avant d'arriver jusqu'au Palais. Mais au moins, c'était de la simple conduite. La vitesse étant limitée sur cette route – malgré le fait qu'elle n'était pas du tout fréquentée – la jeune femme tenait le volant à une seule main, et en profitait pour ajuster quelques détails de son uniforme de l'autre. Comme raccrocher les armes de service correctement, lisser les manches et passer la cravate sous la veste. Il fallait être présentable, comme deux soldats sortant tout juste du Terrain militaire. Et d'après la photographie sur l'insigne, elle ressemblait d'assez prêt à la femme dont elle avait prit la place. Bon, à supposer que l'autre partie, à savoir Jorg, ne s'était pas enfui – de toute façon elle l'aurait su – et ça devrait donc passer… pas de quoi angoisser davantage ! Pour se calmer, Elesis attrapa une cigarette de son paquet, qu'elle alluma d'un coup de briquet, avant d'en proposer à sa « collègue militaire ». – Cigarette ?
Maître du Jeu Destin
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Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: ?
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Dim 17 Mar - 13:54
[Le sujet impliquant des actions sensibles et dépendant de Pnj considérés comme Expérimentés, la réussite ou l'échec de certaines actions des personnages seront décidées par un jet de dés. Tout échec n'est pas définitif et peu être rattrapé en Rp dans la mesure du crédible. Tout joueur peu demander un jet de dés pour une action sensible spécifique en l'indiquant clairement à la fin de son post. Exemple : tuer furtivement un Pnj, le menacer, ou tenter d’ébranler sa volonté...]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Action : prendre poste à la patrouille nocturne au Palais Zéro : réussite (de justesse) Elesis : réussite (modérée)
Action : Entrer à l'intérieur du Palais et parvenir jusqu'au Haut-runologue Jorg : réussite (de justesse)
Spoiler:
Rappel uniforme Uniformes de l'armée, soldat basique (entièrement gris) Avec l'uniforme, tout soldat de police dispose de trois armes fournies par l'armée, qu'ils peuvent porter lorsqu'ils sont en fonction. Porter les 3 n'est pas obligatoire, mais ils doivent en avoir au minimum 1 sur eux. – Taser distance (avec une portée de 6 mètres) – Épée courte (70 cm) qui peut parfois être remplacée par une matraque selon les préférences – Arme à feu de poing (capacité de 7 balles de 9 mm).
Ikari Admin
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Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Dé rouge de collection (1)
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Dim 17 Mar - 21:15
En voyant les deux dragons, Zéro se dit que l'absence d'Arashi était une chance. Ils ressemblaient à des animaux dressés, bien loin d'être des dragons indépendants et forts. Ils ressemblaient à la peur la plus profonde, la plus viscérale d'Arashi : la domestication et l'abrutissement des dragons. Mais pour l'instant la mercenaire avait besoin d'eux. La fleur maudite avait toujours eu ce genre d'agissement, elle pouvait tout mettre de côté : ses idéaux, son âme, son cœur et ses émotions pour une affaire, pour un contrat. Elle pouvait tout renier. Alors elle laissa de côté l'étrangeté de ces dragons, elle fit taire son esprit sur le fait que ces dragons n'avaient rien de dragons et tenaient plutôt tout du chien. Ainsi elle enfourcha l'anomalie, sans se poser plus de question. Seule la sensation persistait. Chevaucher un autre dragon que celui dont elle partageait un lien était une sensation étrangère. Il n'y avait rien de physique, elle se tenait le dos droit comme à l'accoutumé, ses mains étaient fermes sur la chaîne et ses cuisses contractées pour tenir sur le dragon -une habitude puisqu'elle montait sans selle-. Pourtant au fond il se passait quelque chose, il s'agissait d'une sensation légère, presque infime. Une chose qu'elle ne devait pas chevaucher ce dragon. Mais Zéro fit aussi taire cette sensation qui rampait dans ses viscères comme un ver, car aucun état d'âme ne devait perturber ce contrat, aucun sentiment ne devait changer l'objectif qui était le suivant : libérer la vouivre blanche.
Point de parole ne furent échangées durant le laps de temps dans les cieux, Zéro reprenait plaisir à voler depuis le temps qu'elle n'avait pas pu, elle tenait la chaîne assez lâchement sans que cela ne puisse déranger le dragon mais elle ne souhaitait pas non plus l'utiliser comme une vulgaire monture. Pourtant ces dragons ne servaient qu'à cela. Dès que son esprit divaguait, la sensation étrange faisait de nouveau surface. Être sur un dragon ne sachant pas parler, et qui avait sûrement été éduqué en ce sens, pour être le parfait animal de compagnie, pour la cavalière qu'elle était cela était impensable. Mais c'était aussi un moyen pour observer la réalité en face. Elle ne pouvait qu'accepter les paroles de la vouivre. Pourtant, de loin ces deux dragons devaient paraître si normaux, loin d'être asservis alors personne ne devait se douter que tel était le cas. Une certaine colère grandissait en son sein, flamboyant comme un terrible incendie mais Zéro fit taire toutes émotions, tout sentiment. L'objectif était Arashi, et non les agissements de cette femme et de son organisation. Un dernier pincement se fit sentir quand elle observa de son seul œil Elesis ordonner quelque chose à sa monture et qu'elle entendit le couinement. Cette femme avait définitivement quelque chose contre les dragons pour accepter un tel asservissement. Mais il fallait passer outre, alors la fleur maudite passait au-delà de toutes convictions morales et sentimentales.
Pour le moment le plan se déroulait sans accro, et elle était parfaitement sereine et confiante. Ou plutôt le visage de Zéro ne laissait rien transparaître, son air était neutre, sans peur, sans crainte, sans joie ni colère. Rien ne pouvait se lire en dehors de la détermination qui dansait comme une folle lueur dans son regard. L'illusion eut son effet et la voiture de patrouille se stoppa net, non sans un crissement, il fallait dorénavant entrer en jeu. Zéro savait bien à quoi s'attendre, elle qui ne sous-estimait jamais un adversaire avait bien conscience de l'apprentissage des soldats. Leur seul défaut était qu'ils se refusaient à laisser quelqu'un, un allié, mourir. Habituée au descente en piquet, la mercenaire fut tout de même heureuse de retrouver la terre ferme, voler avec ce dragon avait été un mélange d'agréables sensations et de sensations plus obscures et terrifiantes sur l'avenir de ces êtres volants. Mais de nouveau aucun état d'âme ne devait venir perturber la mission et lorsqu'il fallut intercepter sa cible Zéro réagit avec la vitesse d'un serpent fondant sur sa proie. Mais la proie pouvait aussi résister et comme toute souris à des griffes pouvant blesser le serpent, tout soldat possédait l'entraînement pour résister. La femme qui lui faisait face avait la force nécessaire pour lui opposer résistance, elle ne put frapper au niveau de la tête ou de la gorge, mais visa directement le plexus solaire. La fleur maudite en fut groggy, mais pas au point d'être incapable de se saisir de la matraque de la soldate pour lui assener un cou assez fort pour lui faire un K.O mais assez faible pour lui fracasser le crâne. Elle aurait sûrement une belle bosse d'ici quelques heures. Et d'ici quelques heures Zéro espérait déjà être bien loin avec Arashi. Retirer les vêtements de quelqu'un n'était jamais une mince affaire, pourtant les gestes de Zéro était sec et précis, et en un rien de temps elle avait revêtu l'uniforme et vissait la casquette sur sa tête en même temps qu'elle s'installait sur le siège passager. Elle écouta Elesis répondre à la radio et vérifia que la sonorité était bien coupée. Il fallait toujours être trop prudent. Dorénavant l'une des phases les plus compliquées débutaient, elle ne doutait pas de Jorg, mais plutôt de la suite des événements après le départ du garçon, c'était à ce moment que les choses deviendraient plus complexe. Pourtant Zéro était prête et ne ressentait aucune angoisse.
— Non merci, déclina la mercenaire. Fumer ne lui plaisait guère, et Zéro n'avait jamais besoin de se détendre. Enfin ce n'était pas tout à fait exact, mais la mercenaire ne ressentait aucune crainte, aucune peur, en réalité elle n'avait rien à craindre. Deux choix s'offraient à elle dans cette mission : la réussite ou bien l'échec. La jeune femme s'était préparée à ce dernier point et la mort ne lui faisait plus peur, elle l'avait affronté, frôlé et rencontré tant de fois. Même si Zéro voulait vivre plus longtemps, elle préférait la mort à la perte d'Arashi. Ainsi était la conviction de la fleur maudite : inébranlable et forte, et ainsi était l'état d'âme de Zéro : sans peur, mais surtout, rivé sur son objectif et sur sa réussite. Toutefois elle fut curieuse à propos d'une chose. — Vous dressez des dragons n'est-ce pas ? Son ton ne comportait aucune reproche, il était neutre, comme l'air qu'elle abordait : un air ne disant pas "je viens voler un dragon" ou "je vais tous vous tuer". C'était l'air neutre d'un soldat. Elle se demanda aussi si Elesis connaissait les convictions de la vouivre blanche ou si Zéro avait cet atout dans la manche afin d'en apprendre plus sur ses agissements... Enfin, cela restait une simple question actuellement, se mettre ses alliées à dos n'était pas son but, Zéro se demandant surtout comment les dragons avaient pu tomber aussi bas.
Bllob Dragonnet
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Sam 30 Mar - 16:13
Jorg ne mit pas longtemps à rejoindre le restaurant. C’était nettement plus facile lorsqu’on n’avait pas d’itinéraire précis à suivre au mètre près, ou de patrouilles à contourner. Il suffisait juste d’aller tout droit, de tourner deux trois fois, marcher encore un peu, et on arrivait en trente à quarante, rien de bien compliqué en somme. Même en portant la cage de Pïnce-mi, Jorg tint son horaire, et arriva même avec une petite avance. Le restaurant n’était pas encore ouvert pour la soirée, mais les portes étaient grandes ouvertes pour aérer. Il n’y avait pas beaucoup de monde, le patron était en vadrouille apparemment, mais quelques serveurs et un cuisiner étaient là. Jorg les salua, prit des nouvelles ; tout le monde avait entendu son histoire de perte de papiers, et chacun y allait de son commentaire pour le chambrer, à son grand dam. Il jouait l’affectation, simulant l’embarras et expliquant qu’il avait déclaré ses pertes et travaillé rapidement pour pouvoir payer son retour, et qu’il venait à peine de revenir. Les gens ne manquèrent pas non plus de lui demander pourquoi il avait un oiseau avec lui, ce qu’il justifia en racontant que pour récupérer un peu plus d’argent il avait accepté de garder l’animal pendant une journée, mais que deux jours après la personne n’était toujours pas revenue, et qu’il avait été obligé de l’emmener avec lui. Heureusement il avait été payé d’avance, cela avait pu lui permettre d’acheter une demi-place pour l’oiseau. Hilares, ses collègues lui répondirent qu’il devrait l’amener à une association ou quelque chose, et qu’il n’y avait bien que lui à qui cela pouvait arriver. Puis ils se remirent doucement à préparer le restaurant pour la soirée. Jorg posait à peine des affaires dans son casier quand l’appel du Palais arriva enfin.
Jorg prit le téléphone comme il avait souvent l’habitude de faire, ce qui tombait à pic. L’appel fut bref, on lui demandait simplement de venir se présenter aux jardins du Palais, pour une commission culinaire sur la soirée. Jorg acquiesça, puis la conversation se termina. Il se dépêcha alors d’aller à l’arrière du restaurant, où il avait emmené la cage. Il l’ouvrit, prit Pince-mi, et lui donna le fretin comme convenu. L’oiseau l’avala goulûment, puis s’envola en poussant un petit cri. Ensuite Jorg vérifia qu’il avait bien déposé ses affaires dans le casier, puis il prit congé de ses collègues et s’élança dans la rue. Il avait gardé sur lui téléphone portable et porte-feuille, il savait qu’il ne serait pas autorisé à les emmener dans le Palais mais sûrement les gardes les conserveraient le temps qu’il serait à l’intérieur. Il devait tout de même paraître normal, et un tel comportement lui semblait tout à fait dans les clous. Sûr de lui, il héla le premier taxi qui passait, lui demandant de se rendre aux jardins du Palais. Mieux valait s’y rendre au plus vite, il n’avait pas énormément de temps pour trouver les clés, il ne serait pas mécontent de commencer plus tôt pour avoir un peu plus de marge.
Le taxi allait assez vite, roulant aux limites de vitesse tout en les dépassant de temps en temps. Jorg aperçut rapidement les jardins où Zéro avait fait des ravages, il n’y a pas si longtemps de cela. Il y avait toujours des marques, tous les arbres morts calcinés n’avaient pas encore été remplacés, il n’y avait plus de traces d’incendie sur les murs cependant. Tout cela semblait assez loin pour Jorg, alors même que c’était cet événement qui avait mené à la capture d’Arashi, la fuite de Zéro, et à son implication. Avec cette opération de sauvetage, il lui semblait que l’histoire faisait une boucle. Qu’allait-il se passer ensuite ? La boucle allait-elle se relancer ? Zéro allait-elle encore fuir, avec son dragon cette fois ? Ou l’histoire changerait-elle de route ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus car le taxi se mit à l’arrêt : ils étaient arrivés au poste de garde pour l’entrée du Palais. Il paya le taxi, puis sorti, et se dirigea d’un pas calme vers l’entrée, où il présenta son badge. La suite se passa exactement comme Elésis avait dit : on lui demanda de déposer toutes ses possessions, puis il fut minutieusement fouillé, des pieds à la tête. Ils allèrent même jusqu’à inspecter ses oreilles avec un appareil similaire à celui que les médecins ont, à sa grande surprise. Puis il reçut un badge à afficher en permanence sur lui, et un garde l’accompagna vers le bâtiment principal. Au fur et à mesure qu’ils approchaient du Palais, Jorg ne pouvait que sentir une pression qui montait en lui. Ce n’était pas seulement celle liée à sa tâche, et aux conséquences, qui en découleraient peu importe sa réussite ou son échec. C’était surtout une pression extérieure, l’endroit même appelait au respect et à l’obéissance ; il n’avait jamais été aussi proche, et maintenant qu’il le voyait de très près, emplissant son champ de vision, Jorg se demandait ce qu’il adviendrait de lui s’il était démasqué. Il n’avait aucun allié ici, il était seul ; personne dans les jardins pour lui prêter assistance, personne dans les airs non plus, sauf peut-être Pince-mi – du moins s’il était capable d’une véritable aide, allant plus loin que le transport de somnifère, mais Jorg en doutait. En regardant dans les airs il vit aussi l’absence de dragons, il vit le vide qui occupait les cieux tout autour, et se demanda si l’arrivée de Pince-mi par le balcon n’allait pas être trop remarquée. Il était trop tard pour y faire quelque chose cependant.
A l’entrée dans le bâtiment, il subit une deuxième fois les fouilles, ainsi qu’un passage au scanner. Il n’avait rien à craindre de ces fouilles cependant, si ce n’est que le temps qu’elles prenaient était du temps en moins pour sa propre fouille dans les appartements du Haut Runologue. Mais elles ne durèrent pas plus longtemps qu’il ne le fallait, et il reprit sa marche avec le garde précédent. Il était maintenant à l’intérieur, qui était tout aussi impérieux que l’extérieur, mais en nettement plus raffiné. L’architecture à elle seule intimait le respect et le silence, et le décor amplifiait encore cet effet. Les lieux semblaient dire d’eux-mêmes qu’ici la discrétion était de mise ; ce n’était pas ici que la violence avait sa place, ici était le lieu pour les affaires sérieuses, la politique, la diplomatie discrète qui se joue au détour d’un couloir, avec des regards entendus et des poignées de main fugaces. L’atmosphère en était presque oppressante. Jorg suivait sans mot dire son guide, qui lui fit monter les étages, conformément à ce qu’Elésis avait indiqué. Son seul soulagement était que ses renseignements étaient précis, jusque là tout concordait, maintenant cela allait être à son tour de jouer son rôle. Le guide ralentit jusqu’à s’arrêter devant une double porte en bois massif, encadrée de deux gardes qui y étaient affectés. L’un d’eux toqua puis ouvrit la porte, passant la tête à l’intérieur et disant simplement « Monsieur, votre cuisinier est arrivé. » Puis il regarda Jorg et lui intima d’entrer.
Prenant son courage à deux mains, Jorg respira lentement, puis remerciant les gardes il s’avança sur le pas de la porte, porta son regard sur le Haut Runologue, et dit avec un sourire : « Bonsoir Monsieur, Je suis Jorg Streichner, A votre service ! »
Crayon Admin
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Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Corne de béhémoth en poudre (1) ; Breuvage de santé (4) ; Matrice de restructuration (1) ; Maléfice de Lilith (1) ; Petit sac de gâteaux sucrés (1) ; Sang de succube (1) ; Grenade de fumée (1) ; Acte de naissance falsifié (1) ;Élixir de changelin (1) ; Tonique fortifiant (1) ; Feuille de Gaïa (1) ;Extrait de chitine (1) ;Asphodèle (1)
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Ven 12 Avr - 12:18
Profitant de la tiédeur de la soirée d'été, Elesis ouvrit en grand la vitre pour éviter de faire subir la fumée de cigarette à sa collègue. Ce petit moment de calme, de conduite agréable avant le Palais était fort appréciable pour se préparer mentalement à la suite. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, comme elle se disait souvent, son portable restant silencieux, cela voulait dire que tout se déroulait comme prévu. Elle avait bien précisé que cette fois, il fallait réduire au minimum les communications, et donc de l'appeler uniquement en cas d'urgence. La jeune femme s'attendait à un trajet dans un silence religieux, vu que la mercenaire ne semblait pas être du genre a papoter, et fut donc plutôt prise de court par la question concernant les dragons qu'elles avaient utilisés pour venir ici. Elesis gardait toujours en tête que n'importe qui pouvait se retourner contre elle, il ne fallait pas longtemps pour qu'un allié se transforme en ennemi, et dans ce cas, il valait mieux que cet ennemi ait le moins possible d'information. D'une façon générale, elle ne parlait pas de ses activités au sens large ni de celles de son réseau avec quiconque, et donc encore moins avec une mercenaire. Un main sur le volant, la jeune femme quitta quelques secondes la route des yeux, pour fixer sa passagère avec intérêt. Un simple coup d’œil en levant un sourcils, comme pour essayer d'examiner, de trouver une raison à cette question, dans l'expression de son interlocutrice. Même si le but premier n'était que de la curiosité, il ne fallait pas sous-estimer le poids de la plus petite information qu'elle laisserait échapper. Alors bien sur, pour une non-réponse – et sans même faire l'effort de le dissimuler –, Elesis se contenta d'utiliser la technique de « je pose une autre question et je répond à cette autre question à la place ». – Cela peut sembler intriguant, n'est-ce pas ? Des dragons acceptant d'être aussi coopératifs. Certains aiment affronter la cruauté de la nature, quand d'autres... apprécient le confort d'un collier. Elle haussa les épaules, ne reprenant pas le mot « dresser » qu'elle trouvait un peu fort. Mais n'était-ce pas le sort des animaux qui faisaient la bêtise de côtoyer les humains ? Les loups devenaient des chiens, les cheveux et les cerfs se retrouvaient avec des mords, les grands félins devenaient tout petits et vivaient sur les canapés, au dépends de leurs maîtres.
Après plusieurs minutes, la voiture finit par arriver à sa destination. Après avoir passé les barrages de soldats à l'aide de cet insigne magique, Elesis arrêta le véhicule dans le parking habituellement réservé pour les politiciens, mais actuellement occupé par des transports militaires. L'ambiance était lourde, on entendait des moteurs démarrer, des battements d'ailes des rares dragons autorisés à survoler le Palais. Le soir tombait, et on dans les regards de certains soldats, on pouvait voir qu'ils n'avait nullement l'envie d'être ici. À peine descendue qu'un homme grand, coiffure courte et rasé de prêt, vient se présenter devant les deux jeunes femmes. Immédiatement, Elesis reconnu le grade d'un soldat première classe, autrement dit un supérieur hiérarchique, et se mit donc au garde-à-vous, droite, les bras croisés dans le dos tel que le protocole l'exigeait. – Soldat Lila Acton et Rachelle Ramsay je présume ? Elesis acquiesça et laissa l'homme vérifier son identité avec son badge. Elle ressemblait à la photographie, alors si tout allait bien, dans moins de dix secondes, elle pourrait commencer la patrouille. Sauf que, le soldat première classe la regarda en plissant les yeux, l'air dubitatif, et se pencha légèrement vers elle, la fixant dans les yeux. Et la jeune femme se figea, restant le plus impassible possible alors que son cœur battait le tambour. – Vous avez fumé, soldat ? La question fit naître deux sentiments d'un seul coup. Le premier, la surprise, le second, le soulagement. Ce n'était que ça. – Seulement sur le trajet, monsieur... répondit Elesis. L'homme se recula, les sourcils froncés. – Vous êtes en service, soldat. Si je vous prend à vous octroyer un pause cigarette durant la patrouille, je ne manquerais pas de le signaler à votre supérieur. Est-ce clair ? – Oui, monsieur.
Fichtre. Elle s'était bien douté que cela risquait de lui apporter des ennuis, mais l'envie avait été plus forte. Fichue addiction. Bon de toute façon, ce n'était pas comme si elle essayait d'arrêter. Quoi qu'il en soit, le trajet de la patrouille était plutôt simple, il suffisait de faire le tour du Palais en marchant, de surveiller et répondre aux appels sur le talkie-walkie. C'était donc très calme. Il y avait parfois d'autres duos de soldats à croiser, mais dans l'ensemble, le but était simplement d'éviter de se faire repérer et de faire quoi que ce soit de suspect. Tandis qu'elle s'éloignait, du parking pour rejoindre le chemin de ronde, Elesis parlait à Zéro, à voix basse, mais sans toute fois chuchoter. – Il suffit maintenant d'attendre. Si nous n'avons pas la clé avant 21h55, je terminerais l'opération, car c'est a cette heure que la relève tourne. Je n'aurais plus personne derrière les caméras de surveillance.
Elesis n'avait malheureusement aucun moyen de savoir comment se débrouillait Jorg. Un message sur son téléphone l'avait simplement prévenue que le garçon était bel et bien rentré dans le Palais, mais maintenant qu'il était à l'intérieur, impossible de savoir s'il allait réussir à boucler le plan. Il y avait juste à attendre... et les minutes semblaient longues, si longues. Marcher en faisant semblant de surveiller était d'un ennui. Mais au moins, cela lui permettait de réfléchir. Ces derniers jours, elle avait eu la tête uniquement sur la construction du plan. Mais qu'en était-il de l'après ? Que ce soit une victoire ou une défaite, et dans l'hypothèse ou elle ne serait pas capturée, Elesis voyait de plus en plus l'avantage à « garder un contact » avec la mercenaire. Après tout, les gens prêt à tuer contre de l'argent étaient rares et difficiles à trouver. Mais il fallait être tout de fois plus subtile qu'un « hé ça te dirais de bosser avec nous ? » et maintenant que Elesis était un peu plus détendue, elle ne dirait pas non à un peu de conversation histoire de passer le temps. Toujours en parlant à voix basse, mais sans chuchoter, pour faire mine d'avoir une banal discussion entre collègue. – Maître-lame, dans l'éventualité ou l'opération réussie, vous et votre dragon serez libres. Mais... inutile de vous préciser que vous serez considérés comme l'ennemi numéro un de la Couronne.Vous serez traquée sans relâche. Sans doute que cela risque d'affecter votre... travail. Je suppose que vous savez parfaitement vivre en marge de la société, mais je ne vous pense pas du genre à aller couler des jours calmes en ermite jusqu'à la fin de vos existence, n'est-ce pas ? Elle fit une légère pause avant de reprendre. – La ou je veux en venir, c'est que si vous cherchez de quoi vous occuper, je dispose de contacts qui seraient intéressés par vos... compétences. Et qui sait, peut-être qu'à terme, il se pourrait que nos objectifs coïncident.
Maître du Jeu Destin
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Ven 12 Avr - 12:24
Dans l'ambiance à la fois calme et tendue du Palais, en plus des soldats à pieds occupés à faire leur ronde, seulement deux ou trois dragons survolaient périodiquement les jardins en eux-même. Les autres étaient tous plus loin, autour, comme s'il attendaient une menace venue de l'extérieur. Parmi les rares reptiles autour du bâtiment royal, l'un d'eux semblait vouloir d'avantage imposer sa présence. La dragonne Néfarian, aux écailles d'un rouge sombre et aux pointes acérées, volait sans relâche autour des tours blanches, soufflant du naseau à chaque fois qu'elle passait au-dessus d'un groupe de soldat. Ces derniers gardait tête basse, sachant qu'ils ne pouvaient rien dire quant à la présence du dragon d'un garde royal ici alors que l'un d'eux avait récemment trahit le roi. Néfarian était attentive, et guettait chaque mouvement qu'elle pouvait observer, chaque odeurs humaine ou non qu'elle pouvait sentir, chaque bruit qu'elle pouvait entendre. Elle était la seule dragonne garde royal que l'on pouvait voir dans les parages, mais aucune trace de sa cavalière. Le reptile rouge fit plusieurs rondes aériennes, avant de finir par se poser au sommet de l'une des tours, le poitrail bombé et la tête en alerte.
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Assit paisiblement dans un fauteuil mauve, au milieu du séjour, le Haut-runologue nettoya son monocle à l'aide d'un morceau de sa veste, examinant le garçon qui venait d'entrer. Toutes les portes des pièces de l'appartement était closes, de même que celles donnant sur la terrasse, en face de l'entrée. Seule une unique fenêtre était entrouverte, derrière des rideaux sombres ondulants lentement lorsqu'un souffle d'air passait. À l'intérieur même du séjour, on n'entendait aucun bruit parasite extérieur, la seule chose produisant du son était une radio à peine audible, branchée sur une station littéraire, lors d'une émission au cours de laquelle les présentateurs débattait visiblement d'un sujet complexe concernant des publications. Le son était si bas qu'il fallait tendre l'oreille pour comprendre ce qu'ils disaient. Le séjour, parfaitement rangé et propre, étaient dans des tons plutôt chauds, couvert d'une moquette cramoisie, de murs beiges et de meubles en bois massif. La grande pièce faisait office de séjour, salle à manger et de cuisine. La décoration était d'une sobriété plate, quelques bibelots sans intérêt, des fleurs en vase, et l'unique tableau accroché au mur représentait une nature morte.
Le vieil homme se leva péniblement de son fauteuil, à l'aide de sa canne. Il s'agissait d'un petit monsieur, le dos légèrement courbé en avant par l'âge, assez maigre. Il était habillé d'une veste blanche parfaitement repassée, sans une pliure superflues. Sur ses mains marquées de rides et de crevasses se trouvaient plusieurs pansements blancs autour des doigts. – Bonsoir jeune homme. Je ne crois pas vous reconnaître, êtes-vous nouveau ? Vous me semblez bien jeune pour être déjà un chef de cuisine. Savez-vous faire les pommes soufflées ? Sans attendre, il invita Jorg vers la cuisine d'un signe de la main. Sur le buffet était posé tout un tas d'ingrédient bruts sans des saladiers ou planches en bois. Cependant la grande majorité étaient déjà tout préparés : les légumes épluchés, le poisson en filet, condiments prêts, tout n'attendait plus qu'à être assemblés ou cuits. Le Haut-runologue prit alors place sur un tabouret en face du buffet, de manière à ce qu'il puisse voir absolument tout ce qu'il se passait dans la cuisine. Cette dernière était d'ailleurs beaucoup plus équipées que pourrait l'être une simple cuisine domestique, on y trouvait du matériel professionnel de qualité, des siphons, friteuse, chalumeau, grills, fours et bien sur une batterie de robots tels que des mixeurs, batteurs électriques et autre cuiseurs. – Savez-vous faire les œufs mollets ? Ainsi que la foccacia ? J'aimerais une foccacia au légumes et fromage frais. Vous devez également savoir préparer le turbot ? Je voudrais une cuisson à l'os, je vous prie. Je vous laisse décider de l'accompagnement avec les ingrédients ici. Pourriez-vous également préparer un aspic de fruits rouges, avec une crème à la menthe ? Le vieil homme désigna tour à tour tous les ingrédients qu'il voulait, puis se gratta pensivement la barbe, visiblement impatient de faire la conversation. – Dites-moi, de quelle école de cuisine êtes-vous diplômé ? Celle de Tereldor ? L'un de mes chefs vient de cette ville, et il a tendance à faire cuire toutes ses viandes avec de l'alcool. J'y suis allé plusieurs fois voyez-vous, et il s'avère que certains quartiers méritent leur réputation, n'est-ce pas. Mais il s'agit aussi du seul endroit ou l'on prépare le périan, vous connaissez ? C'est un poisson assez rare, puisqu'il ne vit qu'aux affluents de la mer Abyssion. Il a une étrange chair violette, en avez-vous déjà goûté ? Il est très difficile à préparer car la cuisson est extrêmement précises, quelques secondes de trop et il perd ses arômes.
[Le sujet impliquant des actions sensibles et dépendant de Pnj considérés comme Expérimentés, la réussite ou l'échec de certaines actions des personnages seront décidées par un jet de dés. Tout échec n'est pas définitif et peu être rattrapé en Rp dans la mesure du crédible. Tout joueur peu demander un jet de dés pour une action sensible spécifique en l'indiquant clairement à la fin de son post. Exemple : tuer furtivement un Pnj, le menacer, ou tenter d’ébranler sa volonté...]
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Mar 28 Mai - 22:20
Des pommes soufflées ? Ah oui, des pommes de terre soufflées. Jorg avait presque été surpris par la question du Haut-Runologue, tellement il ne savait pas à quoi s’attendre. Mais il se ressaisit vite, n’oubliant pas qu’il était là pour cuisiner. Sans lâcher son sourire, il répondit calmement : « Eh bien, je ne pensais pas servir le Palais aussi vite, si peu de temps après mon entrée en poste, mais me voilà pour vous ce soir. Souhaiterez-vous un assaisonnement précis avec vos pommes soufflées ? »
Suivant le runologue tranquillement, Jorg regardait tout autour de lui avec un émerveillement partiellement feint : le décor était sobre et l’ensemble était grand, mais à la vue de la cuisine déployée il était effaré devant tous les outils qui allaient être mis à sa disposition. Il pouvait presque chiffrer le tout, c’était du matériel de très haute qualité qu’il avait devant lui, de même que de très bons ingrédients, il le voyait et le sentait. Il avait en tête le plan de l’appartement cependant, et comme sa mémoire le confirmait il ne voyait pas de façon évidente où des clés étaient stockées. Mais il lui faudrait y repenser plus tard, pour l’instant la cuisine l’attendait.
« Si vous le voulez bien, je vais commencer par rassembler mes ingrédients, puis je vous réponds de suite. Vous souhaitez des pommes soufflées, des œufs mollets, une foccacia légumes et fromage frais, un turbot à l’os… Je vais le faire flamber avec une sauce galanga et mangue, je pense. Vous aimez la mangue ? Et enfin, un aspic de fruits rouges, accompagné d’une crème à la menthe… Bien. Très bien. Allons-y de suite, mieux vaut ne pas perdre de temps. Le turbot sera prêt relativement vite, mais il aura besoin de repos ensuite. L’aspic viendra ensuite, la suite des plats devrait terminer par une touche de douceur légèrement acidulée. A moins que vous ne souhaitiez changer de l’ordre classique ? »
Tout en rassemblant ses ingrédients, Jorg réfléchissait à toute vitesse. Il hésitait sur quoi dire au Haut-runologue : pouvait-il décemment dire qu’il était dans un petit restaurant de Cylnaes ? Il ne pouvait pas non plus dire qu’il avait appris la cuisine à l’orphelinat, il était entré dans un mensonge dès les premières paroles avec le vieil homme. Il n’avait pas complètement réfléchi, mais il savait qu’il ne pouvait pas éveiller de suspicions, et avait agi ainsi pour faciliter son entrée. Il avait maintenant besoin de créer une couverture solide, et il allait devoir la porter pendant tout le temps où sa cible serait éveillée… Quand même, parler d’école de cuisine d’emblée, pour lui qui n’en a fait aucune, il trouvait que cela faisait une entrée en matière franchement rapide. Ce runologue lui semblait assez indiscret ! Peut-être ne parlait-il pas à beaucoup de monde ? A y réfléchir il était possible qu’il soit assez reclus dans ses appartements du palais. Peut-être Jorg pourrait-il y trouver un avantage plus tard… Mais pour l’instant il lui fallait choisir une ville et espérer qu’il y existait une école de cuisine. Ou alors prendre le pari d’un endroit inconnu, imaginer une ville inconnue, une école tout aussi inconnue, et miser sur le coup de chance. Jorg espérait seulement qu’il ne tomberait pas sur un coin trop connu du runologue…
« Pour répondre à votre question… Ce n’est pas une école connue du tout » commença-t-il en s’affairant sur la préparation des pommes rissolées, tout en mettant déjà l’eau à bouillir pour les œufs mollets. Elle n’a presque aucun de tous ces équipements que vous possédez ici, du moins pas d’une telle qualité. C’est dans la banlieue d’Ormes-Val, enfin… banlieue très éloignée on dira. Une petite ville montagnarde, assez en altitude. Ce n’est pas là-bas que j’ai appris le plus gros de mes recettes, le chef était compétent mais la variété des ingrédients était un luxe assez rare. J’ai appris les bases cependant, cela m’a suffi pour partir ailleurs et progresser par la suite. J’ai fait pas mal de restaurants dans la capitale, j’ai essayé des concours aussi, c’est comme ça que j’ai pu être repéré avec quelques réussites dont je suis assez fier, autrement je ne serais pas là pour vous en parler. J’ai aussi fait un passage court mais intensif aux cuisines du temple hydramien, ils ont des recettes très intéressantes, même si je crains ne pas pouvoir en faire un aperçu ce soir avec ces plats. Sur l’aspic peut-être, sur la crème à la menthe aussi, si vous êtes intéressé ils ont une approche très singulière des épices. Mais j’y pense, je manque à mes devoirs de serviteur ! Souhaiteriez-vous boire quelque chose ? Un petit apéritif peut-être, pour aller avec les œufs mollets ? Ils sont tout prêts. »
Sortant les œufs de la casserole avec une écumoire, il retira la coquille avec des gestes experts et délicats, puis les cisela finement, entamant le blanc des œufs sans pour autant toucher au jaune légèrement durci, les disposant ainsi sur une assiette, tremblotant et semblant sur le point de rompre à tout moment. Ils seraient parfaits avec un petit mousseux à température, pensa-t-il.
« Et voilà pour vos œufs mollets ! Ne vous fiez pas à l’apparence, ils ne céderont pas sous le poids des jaunes. Vous pourriez même les déguster sur la terrasse avec un vent assez fort, qu’ils ne se rompront pas non plus ! Tant qu’ils ne tombent pas par terre du moins… J’y pense, puis-je ouvrir les portes fenêtres de la terrasse ? J’aime travailler à ciel ouvert, j’ai passé beaucoup de temps à cuisiner dehors au clair de lune lorsque j’apprenais par moi-même en-dehors des horaires de cours. J’ai toujours aimé imaginer les senteurs de mes plats partir en voyage, quand je ne le pouvais pas encore. »
Ayant eu l’approbation du Runologue, qui semblait fasciné par sa présentation des œufs mollets - « si fragiles en apparence, et pourtant si solides ! » - il ouvrit rapidement les fenêtres et passa dehors pour humer l’air, tout en jetant un coup d’oeil rapide sur la terrasse. Il fut surpris d’y voir Pince-mi, qui était déjà là à attendre. Il se dépêcha de récupérer les sacoches à ses pattes et les mit dans sa poche, peu de temps avant que le Runologue ne vienne vérifier ses dires par rapport aux œufs mollets et au vent. Surpris lui aussi par la présence de l’oiseau, il tenta maladroitement de le chasser sans succès, puis abandonna et revint à l’intérieur en fermant la fenêtre.
Continuant de parler d’un ton badin avec le Runologue, Jorg réalisait les recettes demandées, avec méthode et précision. Il n’eut aucun mal à glisser la poudre somnifère dans le second plat qu’il servit, la cible étant occupée à regarder le dessert en plein repos – il semblait avoir une vraie fascination pour les plats gélatineux. Ainsi il n’eut pas à attendre longtemps avant que l’homme ne commence à somnoler, puis à s’endormir affalé sur son canapé. Jorg vérifia alors que les plats restants étaient en cuisson douce, puis il s’en éloigna et commença à chercher la clé. Il alla droit dans les parties plus privées de l’appartement, le bureau d’abord. Se concentrant du mieux qu’il pouvait, tout en essayant d’écouter les bruits que le Runologue faisait – Jorg n’avait aucune envie qu’il se réveille pendant qu’il était encore à chercher, ni qu’un garde entre sans qu’il soit au courant ! Ainsi il cherchait les clés… Sans pour autant les trouver. Le temps passait, la tension montait dans son esprit, il trouvait des clés, mais pas les bonnes. Leur détenteur et principal utilisateur n’était apparemment pas très ordonné ni même soigneux dans ses affaires. Ce qui pouvait arranger Zéro Elesis et lui-même dans leur entreprise, puisqu’il faudrait ainsi plus de temps pour constater les pertes, mais ce qui présentement ne l’arrangeait pas du tout ! Jorg se sentait de plus en plus fébrile à mesure que le temps passait. Il n’en avait pas la notion précise mais il le sentait s’écouler, et cela l’angoissait de plus en plus.
Se sentant de moins en moins bien, il décida d’arrêter ses recherches un instant, le temps de reprendre ses esprits et de se concentrer de nouveau. Il fit rapidement le vide et repartit avec une volonté nouvelle. Et c’est en cherchant avec ces esprit renforcé qu’il finit par réussir dans son entreprise, et trouva les deux clés en l’espace de quelques minutes, plus engoncées dans des recoins que ce qu’il avait cherché auparavant. Satisfait, il retourna derechef à la cuisine, cherchant du regard l’horloge afin de vérifier qu’il n’était pas trop tard. Il avait de la chance : l’heure avait tourné pendant qu’il cherchait, mais il avait encore un peu de marge. Il mit tout de suite les clés dans la même sacoche qui avait contenu le somnifère, puis l’attacha à la patte de Pince-mi, qui s’envola après avoir avalé deux fretins. Puis Jorg confectionna rapidement un colorant correspondant à la clé originale. Il en enduisit son duplicata de plusieurs couches, l’essentiel étant que la copie ait une couleur suffisamment ressemblante pour qu’elle fasse illusion visuellement. Sa tâche principale était maintenant terminée : la clé des menottes et l’autre clé étaient en route vers ses « coéquipières », la copie séchait et serait prête d’un moment à l’autre, il prit donc le temps de terminer tranquillement les recettes demandées par le Runologue. Une demande était une demande après tout, et le client est roi, même endormi !
Une fois les derniers plats prêts et présentés sur leur assiette, et voyant que le Runologue dormait toujours aussi profondément qu’avant, Jorg se décida à repartir. Vérifiant d’abord que la clé était bien retournée à son emplacement d’origine, et qu’il ne laissait aucune trace du somnifère ni de la préparation du colorant, il alla ensuite à l’entrée, toqua doucement à la porte puis passa la tête, et expliqua aux gardes que le Haut-Runologue s’était endormi avant d’avoir terminé son repas, mais que tout était fait et qu’il ne lui restait plus rien à faire. L’un des gardes parut surpris, mais le second n’eut pas l’air très étonné, disant que ce n’était pas très fréquent mais que ce n’était pas la première fois pour autant. Il marmonna ensuite dans un talkie-walkie, et peu de temps après des pas feutrés s’entendirent lorsqu’un troisième garde vint pour raccompagner le cuisinier à l’entrée du Palais. Jorg le suivit sans un mot, faisant tout son possible pour ne montrer aucun signe de nervosité qui pourrait trahir une once de ce qu’il avait fait ce soir. Personne ne les arrêta, il passa le portail du Palais sans encombre, puis les jardins, et finalement le portique d’entrée. Il était maintenant libre. Peut-être pour quelques heures seulement – mais cela ne dépendait plus vraiment de lui à présent.
Ikari Admin
Messages : 230 Date d'inscription : 19/12/2016 Age : 24
Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Dé rouge de collection (1)
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Mer 29 Mai - 10:47
La mercenaire s'était attendue à une réponse évasive, mais ses sensations ne la trahissaient guère, toutefois, pour le bien de la mission la jeune femme s'était contentée de cette réponse, sans en demander plus. Puis... elle, elle avait bien attaqué le roi, elle baignait dans de nombreux meurtres à peine résolu, et sûrement que si un jour elle était arrêtée, elle finirait sa vie en prison pour tous les crimes, même ceux qu'elle avait perpétué pour le roi. Alors de quel droit aurait-elle pu contester les méthodes d'Elesis ? Elle resta silencieuse durant le reste du voyage, réfléchissant au fait qu'elle devrait sûrement expliquer son œil abîmé, mais elle réfléchit aussi à l'avenir, en y pensant, le roi ne ferait aucun état d'âme, elle ne s'y attendait pas, bien au contraire. Elle ne pouvait pas se faire arrêter, car tous ses crimes seraient mis au jour, et cela dévoilerait alors les commanditaires, mettant au jour de nombreuses personnes, du noble bien gras au pauvre bien maigre ayant récolté assez pour assouvir sa vengeance. Zéro n'avait jamais pleinement pensé à la suite, à ce qu'elle pourrait faire si jamais elle était arrêtée. Pourrait-elle soudoyer le jury ? Passer quelques années en prison et demander un nouveau procès pour bonne conduite puis payer les hautes instances ? La seule chose dont la mercenaire était consciente était qu'elle ne voulait pas mourir maintenant, ni ici, ni en prison. Arashi avait dû reprendre des forces depuis son affaiblissement, la fleur maudite l'avait vu dans les articles qui parlaient de l'étrange mal accablant les dragons. Bien qu'il ne devait pas non plus être au paroxysme de sa force à cause de la prison il ne serait sans doute pas inapte à se battre. Du moins elle l'espérait.
Alors qu'Elesis garait la voiture, Zéro observa les environs à travers la vitre, elle pouvait lire l'absence de motivation chez certains, l'agacement chez d'autres et sentir la tension électrique dans l'air. La méfiance, le doute, les suspicions... Elle avait créé un beau chaos en ce lieu. Une fois le moteur coupé, la mercenaire posa le pied sur le sol. En ces lieux, la fleur maudite ne se sentait nullement perturbée, ni stressée. Une étrange sérénité l'enveloppait. Mais il valait mieux cela, plutôt que la peur et l'effroi, car il s'agissait des émotions permettant de faire des erreurs. Zéro ne pouvait pas se permettre de faire des erreurs, ni d'échouer, mais loin de se mettre la pression, cela lui permettait de se centrer sur son objectif. En voyant l'homme avancer vers eux, la mercenaire adopta le même comportement que sa collègue de trahison. Zéro avait vu de nombreux soldats agir de la sorte, montrer du respect, ou plutôt s'écraser, se mettre plus bas que terre pour ne pas agir comme un insubordonné. Cela avait quelque chose d'agaçant, notamment que l'armée avait toujours ce côté légèrement machiste, ou tout du moins un côté hiérarchique bien trop présent au goût de la mercenaire. Un côté qui ne lui plaisait guère et qui lui donnait toujours l'irrépressible envie de planter une lame dans le nuque, par surprise comme un serpent. Soudainement, la mercenaire sentie son cœur rater un battement, elle dû contrôler son souffle pour qu'il soit « normal », sa vision se tordait, et ses doigts tremblaient dans son dos. Elle sentait la vague monter en elle, ravageant tout. Elle avait l'envie de tuer, elle voulait voir le sang. Elle voulait sentir ce liquide glisser sur ses mains, tacher son visage et ses vêtements. Ses oreilles furent sourdes quand l'homme aboya pratiquement sur Elesis, mais Zéro ne pouvait décemment laisser libre cours à ses envies aussi soudaines soient-elles. Faisant un effort sur son esprit, elle se concentra juste au moment où il se tourna vers elle. De même qu'Elesis, il l'examina, mais, cette fois-ci le problème était visuel. — Qu'est-il arrivé à votre œil soldat ? Loin de se laisser démonter, la mercenaire lui sortit son excuse toute préparée, avec aplomb, et force dans sa voix. — Un accident ménager, monsieur. L'homme resta silencieux un moment, il semblait la jauger, cherchant comment la cuisiner, sûrement sentait-il un problème émanant de ce soldat borgne. — Quand ça ? — Avant de prendre mon service monsieur, affirma le faux soldat. Zéro restait évasive dans ses réponses, elle répondait simplement à la question posée, sans en dire plus, ni moins. Dans son être, elle avait envie de lui empoigner la gorge, de le faire taire, car il devenait trop agaçant, trop insistant. La fleur maudite se tordait les mains dans le dos, non pas par crainte, mais plutôt pour résister à l'envie de lui sauter à la gorge. Il semblait se douter de quelque chose, mais l'état d'urgence le fit appeler ailleurs, lui laissant simplement l'occasion d'émettre un « hmm », et Zéro fut libérée de la suspicion de cet homme... Bien qu'il se rendrait sûrement compte de son erreur plus tard...
Faire de la surveillance n'avait rien d'attirant. La mercenaire était une femme d'action, elle aimait les combats, les batailles et la stratégie, rester à tourner en rond pour sécuriser un bâtiment indestructible contre une menace n'existant pas, ou plutôt à peine puisque la menace se résumait à elle seule – Arashi ayant été neutralisé et Zéro ayant toujours fait cavalier seul -. Ce déploiement l'arrangeait mais restait assez absurde à son goût. Tout comme la présence de Néfarian. Zéro avait rapidement repéré la dragonne rouge, quand elle y pensait, on l'avait surnommé le chien du roi alors que Néfarian et Julia Robin se montraient bien plus loyales envers le roi que Zéro. Parfois elle se demandait quels intérêts pouvaient trouver le duo à servir le roi, était-ce juste leur sens de la justice ? L'argent ou bien le pouvoir ? Zéro ne croyait pas en la justice, trop chevaleresque à son goût, personne ne pouvait servir une personne tierce par souci de justice, cela était bien trop beau, bien trop « conte de fée ». Trop surréaliste en somme. La mercenaire garda un œil discret de temps à autre sur la dragonne rouge et noire avant de saisir les propos d'Elesis. — Je suis sûrement déjà l'ennemi public numéro un, je pourrai toujours exercer mais cela sera moins facile à faire sûrement, cependant même si la clientèle diminue, il restera toujours des individus prêts à tuer, mais pas d'eux-même, alors moi, je serai là pour être leur épée...
Zéro avait toujours pris la position de n'être qu'une arme au service de quelqu'un, pendant trois ans elle avait été l'épée du roi, mais la mercenaire n'était pas faite pour être l'une des nombreuses armes dans un atelier. Elle voulait l'action, la guerre. Le combat. Le sang. L'offre d'Elesis était plutôt alléchante, cela lui permettrait d'avoir des contrats plus facilement que d'aller les chercher par elle-même. Soit les commendataires venaient d'eux-mêmes, soit Zéro et Arashi entendaient des rumeurs et se présentaient devant la personne qui avait menacer de tuer un autre, ils testaient alors à quel point il voulait que la tête roule sur le sol. Il s'agissait d'une perte de temps mais ce temps était aussi nécessaire pour avoir un contrat payé. — C'est intéressant en tout cas, pourquoi pas après tout... Pour ma part, je n'ai jamais rien eu à perdre. La fleur maudite restait toutefois assez méfiante, pouvait-elle vraiment faire confiance à Elesis ? Ou bien Elesis la trahirait-elle ? Rien n'était sûr, mais Elesis pouvait aussi penser la même chose à propos de Zéro, après tout, la mercenaire n'avait rien à perdre, par conséquent personne ne pouvait savoir comment elle pourrait réagir.
La réception de la clé fut vécu comme une petite victoire, un soulagement pratiquement bien que le plus difficile se présageait de plus en plus. Le début était toujours facile, puis la suite se corsait toujours un peu plus, jusqu'à devenir complexe, au point où chaque mouvement, chaque respiration pouvait compter dans la balance et la faire pencher du côté adverse. Alors, profitant d'un endroit peu visible pour les autres soldats, Zéro s'éclipsa vers le tunnel menant à Arashi après avoir salué cordialement Elesis tout en lui souhaitant de s'en sortir. Après tout, c'était grâce à elle qu'elle était arrivée jusqu'ici et elle lui proposait même du travail alors autant ne pas cracher dessus.
Elle se sentait si proche du dragon sans pour autant sentir sa présence. Elle ne le pouvait pas, et l'absence laissait un creux dans son être, un ravin qui s'étendait à chaque pas qu'elle pouvait faire et qui la rapprochait de son compagnon de vie. — Hé vous là-bas, la héla une voix d'homme, vous n'avez pas à être ici ! Zéro se retourna vivement, son regard croisa celui du première classe de tantôt. La mercenaire se figea, son souffle se coupa même. Elle ne bougeait pas, observant l'homme s'approcher d'elle, il avait agrippé son talkie-walkie, prêt à parler dedans, mais peut-être voulait-il d'abord mettre les choses au clair... Le doute n'était-il pas permis ? Zéro ressemblait après tout à un soldat et non à la mercenaire. — Que faites-vous ici soldat ? Son ton était dur, il voulait la faire plier, la mettre à genou, mais Zéro n'était pas le genre de femme à baisser la tête, elle s'était faite une place terrible dans le domaine des mercenaires, là où les femmes n'étaient pas toujours accueillies à bras ouverts. Ce n'était pas un gradé qui pourrait l'arrêter. — J'ai cru voir un mouvement suspect monsieur, répliqua Zéro en mentant ouvertement. — Sans donner l'alerte ? Et où est votre collègue ? L'échange était froid, distant et chacun essayait de faire plier l'autre, mais Zéro n'était pas Arashi, et si ce dernier maîtrisait bien la parole, Zéro était nettement plus brute et le blabla l'ennuyait. Alors, lorsque le doute s'installa définitivement, et que l'homme commença à reprendre son talkie-walkie, la mercenaire eut un panel d'option devant elle : elle pouvait le neutraliser et neutraliser le talkie-walkie, elle pouvait le tuer, ou bien foncer vers la suite. La stratège qui était en elle se réveilla, comme lorsqu'elle avait été en guerre sous l'étendard de Vassillias. La dernière option n'en était pas une, elle ne connaissait pas la magie de cet individu, et elle aura rapidement de nombreux gardes sur le dos. Le tuer était la facilité, mais Elesis avait bien préciser pas de meurtre et la mercenaire avait accepté. Il lui restait la première option.
Soudain, Zéro baissa la tête, fautive, comme un enfant venant d'être pris sur le fête. Son « supérieur » la regarda bizarrement, non sans une lueur de fierté dans son regard. Il avait réussi à la briser, à la faire plier. — Je me suis écartée de la ronde pour pouvoir aller fumer, en prenant le paquet de ma collègue. Ce mensonge totalement éhonté n'était qu'une tactique, un plan mauvais. Alors, au moment où il allait la réprimander, la mercenaire se déclencha comme un serpent se jetant sur sa proie. Tout son corps se déroula et, sans utiliser d'armes, Zéro tenta d’asséner un coup de pied bien placé, pour ensuite le mettre KO avec un coup de poing dans le plexus solaire et ainsi lui faire tomber le talkie-walkie. L'effet de surprise ne serait pas aussi garantie qu'une attaque dans le dos, mais il était tout de même présent. Cependant, le déplacer risquerait d'être une perte de temps, donc elle le laisserait sûrement et irait rapidement au chevet de son dragon.
[Action : Zéro tente de mettre KO l'homme et ainsi d'éloigner le talkie-walkie pour continuer sa course ]
Crayon Admin
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Feuille de personnage Points de vie: Inventaire: Corne de béhémoth en poudre (1) ; Breuvage de santé (4) ; Matrice de restructuration (1) ; Maléfice de Lilith (1) ; Petit sac de gâteaux sucrés (1) ; Sang de succube (1) ; Grenade de fumée (1) ; Acte de naissance falsifié (1) ;Élixir de changelin (1) ; Tonique fortifiant (1) ; Feuille de Gaïa (1) ;Extrait de chitine (1) ;Asphodèle (1)
Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Sam 1 Juin - 23:08
Le « pourquoi pas après tout » de la mercenaire n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Elesis émit un « hm-hm » impassible. Donc elle n'avait pas eu un refus catégorique, cela augurait plutôt du bon pour la suite, même si le fait que Zéro n'avait plus rien à perdre. Ce genre de personne était les plus dangereuse, car ils osaient tout, pour preuve le fait qu'elle soit au beau milieu du Palais royal sans être inquiétée ! Ceux sans familles, sans amis, sans attaches, difficile de contrôler leurs actions, impossible de menacer de faire disparaître des êtres chers ou des biens matériels importants. Il fallait toujours être plus subtil, faire en sorte qu'ils pense que l'idée vient d'eux. La jeune femme tapotait machinalement ses doigts sur sa cuisse comme s'il s'agissait d'un piano invisible. Bon, elle aurait tout le loisir de réfléchir à tout cela plus tard. Elle regarda sa montre, l'heure tournait. L'attente était stressante. En tant que superviseur de nombreux plans et autres stratégies, cela lui arrivait souvent de devoir attendre que les autres fassent leur boulot. Bien qu'elle en avait l'habitude, rien ne rendait ces moment plus supportables, elle avait apprit à endurer l'angoisse jusqu'au dénouement. Pour ne rien arranger, impossible de savoir ce qui tramait dans les appartements du Haut-runologue. Est-ce que Jorg était en pleine cuisine ? Ou est-ce que les gardes avaient soupçonné quelque chose ? Est-ce que le vieux runologue dormait déjà ? Est-ce que la recherche de la clé avançait ? Pas un seul observateur pour lui dire que le plan marchait, ou au contraire que tout partait de travers. Elesis regarda une nouvelle fois sa montre. Seulement une minute était passée ? Le temps se rallongeait toujours dans ce genre de moment.
Aucun mot ne pourrait décrire le degré de son soulagement lorsque le petit corbeau revint avec le précieux butin. Bon sang ! Mille merci au cuisiner d'avoir réussi à dégotter cette clé. La jeune femme n'attendit pas pour la donné à sa collègue, et vérifia qu'elles étaient hors de vue d'autres patrouilles, histoire de pouvoir se séparer facilement. – Bien. Diversion dans quatre minutes, au nord-ouest. Au moment ou vous entendrez le limier hurler, vous n'aurez que quelques minutes pour franchir le tunnel et libérer le dragon. Traînez vingt seconde de trop, et vous aurez tout la garde sur le dos. Bonne chance. Elesis se dirigea vers le nord, marchant en essayant de ne pas se presser. Il serait fâcheux que quelqu'un la voit courir. Plus qu'à aller faire la diversion... et tout irait bien !
Mais au coin de sa vision, elle vit un duo de soldat apparaître. Zut, ces soldats allaient sans doute l'arrêter... La jeune femme tenta d'avancer de la manière la plus normale possible, faisant mine de ne pas les avoir vu. – Stop ! Qui va là ? Et mince. Mais Elesis resta très calme, et tenta le tout pour le tout. Afin de ne pas paraître suspecte, elle bifurqua et se rapprocha d'elle-même des deux soldats, l'air totalement détendu. En se rapprochant, elle remarqua qu'il s'agissait d'un duo de femmes soldats. Parfait ! Elle construisit déjà toute sa stratégie dans sa tête, le plus rapide était de les prendre à partit, de sembler honnête et même de demander leur aide en se rapprochant d'elles, peut-être jouer sur la corde de la féminité ? – Merci, vous êtes là ! s'exclama Elesis d'un ton soulagé. – Que ce passe t-il ? L'une des femme s'apprêtait déjà à ouvrir son talkie-walkie, visiblement tendue. Vite, il fallait absolument lui faire oublier sont travail juste une petite seconde, d'en appeler à un côté plus personnel. – Inutile de donner l'alerte, il s'agit plutôt d'un problème... personnel. Vous voyez, mon collègue est un peu... disons, insistant, depuis que j'ai accepté d'aller prendre un verre avec lui. Et on dirait bien que ces deux heures de patrouille sont pour lui le moyen de... performer son numéro de... charme... vous voyez ce que je veux dire, quand un homme est persuadé d'avoir de l'effet sur toutes les femmes qui sont un peu sympa avec lui... L'un des soldat esquissa un sourire et un gloussement étouffé. – J'ai juste besoin d'une petite pause, je lui ait dit de me couvrir le temps que j'aille m'en griller une... – Oui je vois le genre, commença l'une des soldat. Tu m'en file une, et on passe, deal ? – Deal. Elesis offrit l'une de ses cigarettes à la femme. C'était vraiment la bonne excuse, de partir fumer, la plupart des militaires avaient tendance à comprendre facilement. Et elle n'en avait pas l'air, mais son cœur s'était presque arrêtée de battre durant la discussion. La jeune femme mit une clopa à la bouche, et s'éloigna sans attendre, le temps était compté, priant pour que tout soit prêt, comme prévu, pour la diversion. Plus que ça à faire et c'était terminé ! L'opération était bientôt terminé ! Elle ressentait ces sentiments mêlés de soulagement et d'excitation, comme après un important examen réussi. Elle n'aurait pas parié sur le succès de ce fichu plan. Maintenant, son travail était terminé, Eavel allait devoir se débrouiller seule pour libérer son reptile. Elle arriva sur place, au pied du mur, la ou l'attendait trois limiers noirs, chacun équipé d'une bombe fumigène accrochées à leurs colliers de chaîne. Parfait ! Son ticket de sortie. La jeune femme savait qu'un allié était derrière la caméra, mais cela n'empêchait pas l'appareil de filmer et enregistrer les images. La tête basse pour que la visière de la casquette militaire masque son visage Elesis alla attraper une bombe de peinture dans la sacoche du petit dragon, et ne se pria pas pour badigeonner généreusement l'écran de la caméra d'un spray opaque et noir. Bon, maintenant qu'elle était tranquille pour un petit temps. Une minute, deux minutes... l'heure tournait. Tout était réglé à la seconde près.
– C'est l'heure. Elesis prit des bouchons d'oreilles, alors que le limier se préparait à utiliser sa magie. En plus, elle plaça ses mains sur les côté de son crâne, attendant l'affreux hurlement qui allait alerter tout le Palais. Le cris fut horrible, résonnant telle une alarme dans la nuit, on aurait dit le hurlement de douleur d'une bête à l'agonie, strident à souhait. Sans attendre, Elesis dégoupilla chaque fumigène, un par limier, et grimpa rapidement sur l'un d'eux. Elle entendait déjà l'agitation se former, des battements d'ailes approcher. D'un geste de la main, elle ordonna aux trois limiers de décoller. Ils s'exécutèrent, chacun dans une direction différente, les capsules fumigènes vomissant un lourd brouillard grisâtre. Déjà des cris se firent entendre, et les quelques dragons des soldats prirent chacun une cible à poursuivre. Ces limiers étaient loin de briller pour leur intelligence, et encore moins pour leur force et leur capacités en combat. Non, ils étaient spécialement entraînés pour la vitesse. Leur corps élancé filait tel une flèche, répartissant la fumée de partout. Les limiers continuaient également à glapir... du moins les deux qui n'avaient pas de cavalier. Elesis, elle, s'éloignait le plus possible, filant pour se sauver de tout ce bazar. Elle saurait bientôt si la mercenaire avait réussi à s'enfuir elle aussi... ou si elle avait rejoint le sort de son dragon.
Maître du Jeu Destin
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Sam 1 Juin - 23:10
Quelque chose se tramait. Sans pouvoir dire pourquoi ni comment, mais elle le sentait, quelque chose était dans l'air. Peut-être une odeur inhabituelle ? L'odeur du calme avant l'ouragan ? Ou juste un étrange pressentiment inexplicable ? Ses écailles frémissaient légèrement à l'idée que quelque chose se passait en ce moment même. Peut-être que ses sensibilités de dragon voulaient l'avertir de quelque chose. Quoi qu'il en soit, Néfarian survola à basse altitude le Palais, faisant plusieurs dans l'espoir de repérer tout ce qu'il passait. Son sentiment se confirma lorsqu'un hurlement lancinant déchira le ciel nocturne. L'action commençait enfin !
Le clop-clop régulier des gouttes d'eau s'écrasant sur la pierre froide de la prison du Palais, résonnant entre les barreaux de la cellule, était l'unique bruit tranchant dans le silence plat. En face de la cellule du dragon blanc, la Garde royale Julia Robin était assise, sur un tabouret, le dos courbé en avant, ses coudes appuyés sur ses genoux croisés. Sa chevelure rouge faiblement éclairée par la lumière tamisée d'une vieille ampoule. On n'entendait aucun sons venu de l'extérieur, toute la prison souterraine était isolée, si bien que les odeurs humides de renfermé et de poussière se tassaient dans un air rarement renouvelé. Au bloc 2A, La jeune femme attendant, la tête légèrement basse, comme si elle fixait les pieds des barreau de la cellule, mais son esprit était ailleurs. Ses yeux partageait ceux de sa dragonne, Néfarian qui lui donnait toutes les informations sur l'extérieur.
Ses doigts tapotaient doucement le manche de sa lance à deux lame, sagement posée sur son épaule. La Garde royale restait très calme, sachant que le plus compliqué restait à venir. Elle connaissait la date de transfère du dragon blanc au Bastion fort-de-fer, et avait été missionnée pour l'escorter. Mais jusqu'ici, elle était affectée à la surveillance personnelle de Arashi, uniquement la nuit, Julia Robin ayant un rythme nocturne, elle n'agissait bien souvent lorsque les derniers rayons du soleil avaient disparus. Ce soir là, ses sens étaient en alertes, un étrange sentiment ne les laissaient pas se reposer.
Si le son ne lui parvint pas directement, elle sentit l'esprit de sa dragonne s'agiter subitement. Sa main, jusqu'ici simplement posée sur le manche de son arme, se referma légèrement en sentant l'agacement de Néfarian. Ne bouge pas. Les ordres sont de ne pas quitter la surveillance, qu'importe ce qu'il se passe. Julia Robin tourna la tête vers le couloir, dans la direction menant au tunnel de sortie. Peu importe si quelqu'un arrivait ici, quel qu'il soit, elle l'entendrait arriver, impossible d'être totalement discret en marchant sur ce sol pavé de pierres. Tout était calme, pour l'instant. La Garde royal vérifia son talkie-walkie, qui passait très mal ici. Mais de toute façon, sa dragonne la préviendrait si l'armée avait des ordres précis. Il suffisait d'attendre. Eavel se rendrait bientôt compte que les menottes ne pourront être retirées par la force. Les ordres du Roi étaient de tenter de la capturer vivante, mais la mise à mort était autorisée. Et c'était sans aucun doute la meilleure solution pour un fléau pareil.
[Le sujet impliquant des actions sensibles et dépendant de Pnj considérés comme Expérimentés, la réussite ou l'échec de certaines actions des personnages seront décidées par un jet de dés. Tout échec n'est pas définitif et peu être rattrapé en Rp dans la mesure du crédible. Tout joueur peu demander un jet de dés pour une action sensible spécifique en l'indiquant clairement à la fin de son post. Exemple : tuer furtivement un Pnj, le menacer, ou tenter d’ébranler sa volonté...]
Action : Mise KO d'un soldat expérimenté : réussite
- Jet pour Elesis Salmnder
Action : : Embobiner un soldat expérimenté : réussite (modérée)
- Jet pour Néfarian
Action : Repérer Zéro, Elesis ou Jorg : échec
Ikari Admin
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Mar 4 Juin - 16:31
Elle n'allait pas avoir beaucoup de temps pour agir, mais cela lui suffisait, elle avait la clé des chaînes qui emprisonnaient son dragon. Plus rien ne pouvait l'arrêter. Il s'agissait de la dernière ligne droite, elle avait assommé le garde, coupé son talkie-walkie mais elle n'avait pas prit la peine de bien le cacher. Le temps lui manquerait sinon et en entendant un terrible hurlement, elle sut que cela ne serait pas problématique. Rapidement, dans le ciel derrière elle, un épais écran de fumée s'installa. Zéro félicita intérieurement Elesis de ses actions et de son ingéniosité. Finalement, travailler avec cette femme était très agréable, jusqu'à présent tout s'était déroulé sans accroc, et il fallait bien reconnaître que son plan était plutôt bien ficelé. La mercenaire resta cependant prudente et ne sous-estima pas l'armée. Ce n'était pas parce que jusqu'ici le plan avait fonctionné qu'il en serait de même pour la suite. Il ne fallait jamais se surestimer, ni sous-estimer son adversaire. Surtout que dorénavant, Zéro était seule, Jorg avait dû réussir à partir de là, et Elesis aussi maintenant. Le cri et la fumée avait dû alerter le château, mais cela lui permettrai aussi de libérer Arashi et de s'enfuir. Après ça, elle pourrait rejoindre le nid d'Arashi, dans les pics foudroyés, là où même les dragons ne contrôlant pas la foudre n'osent s'aventurer. Une fois dans les nuages orageux, ils seraient en sécurité. Mais pour l'instant, il lui restait à délivrer le dragon.
La mercenaire continua son avancée vers l'entrée du tunnel, elle se méfiait du bruit qu'elle faisait, pensant même à sa respiration et calmant son cœur qui s'emballait d'excitation à l'idée de revoir son dragon. Elle comptait les secondes intérieurement, gardant le chrono en mémoire, elle devait faire vite avant que les vents ne dissipe la fumée, avant que l'armée ne comprenne que ce n'était qu'un leurre. Elle devait aussi réfléchir aux déplacements de Julia Robins et de sa dragonne. Cette dernière se trouvait dans les cieux au-dessus du château, mais où pouvait bien être sa cavalière ? Il y avait plusieurs possibilités, mais celle considérant que Robins n'était pas là était fausse. Cette femme pouvait très bien se situer à l'extérieur, mais avec sa dragonne dehors, c'était peut-être « de trop ». Des cavaliers dragons pouvaient utiliser leur dragon pour surveiller l'extérieur tandis que eux, ils se rendaient à l'intérieur, alors pour Zéro, la situation la plus probable était que Julia Robins se trouvait dans le château. Mais où exactement ? C'était à cette question qu'elle devait répondre, et à chaque pas qu'elle faisait, elle se raidissait un peu plus. Prête à bondir une nouvelle fois. Elle était l'animal tapi, le guetteur, le prédateur. Si elle devait combattre, Zéro ne chercherait pas à tuer, mais plutôt à neutraliser. Elle n'avait pas le temps de tuer, elle n'avait pas le temps d'être pleine de sang. Sa priorité devait rester le dragon, et non le meurtre.
L'air dans les prisons était rance, il y avait une forte odeur de renfermé, d'humidité aussi. Il prenait à la gorge, mais ce n'était pas non plus le plus insupportable. La fleur maudite était rentrée tout doucement, presque silencieusement, et d'un coup de son œil de sang, elle répondit à sa question. Robins était là, assignée à la garde du prisonnier ailé. Elle ne semblait pas l'avoir remarqué, pour l'instant car si elle n'agissait pas vite, la garde royale la surprendrait bien assez vite. Pour l'instant Zéro avait l'avantage, mais le temps jouait contre elle. Il lui restait encore du temps pour s'enfuir, c'était sûr et certain, mais il ne fallait pas qu'elle en prenne trop pour neutraliser la garde royale, et c'était indispensable de la neutraliser avant de libérer le dragon. L'inverse serait invivable et rapidement contraignant. Et elle ne devait pas voir qu'elle avait la clé des menottes. Elle ne devait pas non plus donner l'alerte. Ni à l'armée, ni à sa dragonne. Il allait falloir agir vite et bien, car dès l'instant où elle serait immobilisée, il y avait deux solutions : soit elle réussirait à prévenir Néfarian, soit le fait de l'immobiliser alerterait la dragonne à cause de la subite coupure. Dans tous les cas, la dragonne aurait l'alerte. Du moins c'est ce que pensait Zéro. Mais qu'importe l'issu, elle devait neutraliser cette femme dangereuse. Elle espérait en tout cas qu'Arashi pourrait encore voler sans trop de difficulté, car il n'allait pas non plus avoir sa magie pour s'en sortir, et le temps d'emmagasiner son électricité ne serait pas de trois secondes.
La mercenaire prit une légère inspiration, elle avait déjà perdu quelques secondes, alors tout se déroula très rapidement par la suite. Elle fonça sur la cavalière qui serait sûrement surprise de la voir tenter une attaque ici. Après tout, les dragons d'Elesis avait donné l'alerte, mais le cri se trouvait au début du château. Cela signifiait qu'il y avait une grande chance que l'armée pense à une attaque à l'entrée, non loin des murailles, mais pas de l'intérieur. Cela voulait aussi dire que Zéro avait l'avantage de la surprise, car elle n'était pas à l'entrée du château, mais à l'intérieur de la prison. La mercenaire fit apparaître sa lame, mais juste avant d'atteindre sa cible, elle retourna l'épée pour la frappe avec le pommeau, espérant ainsi la mettre KO sur le champ. Il fallait ne lui laisser aucun répit afin qu'elle ne touche pas à son talkie-walkie, ni qu'elle puisse répliquer.
–
La vouivre ouvrit les paupières doucement, ses narines soufflèrent bruyamment. Devant lui se trouvait sa gardienne, sa geôlière. Mais une odeur bien familière transperça celle détestable de sa prison. Il la sentait, toute proche, pratiquement à sa portée. Sans donner de signe avant coureur, la vouivre esquissa un léger et carnassier sourire, du moins comme un dragon pouvait le faire. Il ne sentait pas l'électricité le parcourir, donc il n'allait pas être d'une grande aide, mais même dans cet état, il se sentait assez fort pour aider Zéro dans le plan qu'elle avait pour le sortir de là.
La bête blanche ne broncha rien, son regard rubis fixait l'humaine de la garde royale, mais déjà l'odeur de la mercenaire faisait naître en lui un panel de sensations, d'émotions, une source d'énergie qu'il puisait lentement mais sûrement, une source d'adrénaline qu'il avait hâte d'utiliser. Il lui manquait juste la possibilité de se mouvoir convenablement. Mais si Zéro était là, c'est qu'elle devait avoir la solution pour le tirer d'affaire, car Arashi connaissait parfaitement sa cavalière qu'il avait modelé comme il l'avait voulu. Zéro était une stratège, car il lui avait appris à se battre, mais aussi à étudier, à examiner. Elle pouvait paraître folle, mais ses pensées étaient aussi claires que la glace, aussi limpides que l'eau. Et surtout, elle n'était pas du genre à se jeter dans la gueule du loup si elle ne savait pas comment le délivrer.
Il resta là, silencieux afin de ne pas compromettre l'objectif de l'albinos, il savait déjà ce qu'elle ferait, il la connaissait par cœur. Elle tenterait d'immobiliser la garde, pour ensuite ouvrir sa prison et ses chaînes. Ensuite ils se dépêcheraient de repartir, et ils partiraient sûrement pour les pics foudroyés pour quelques jours, voire semaines. Vivant de nouveau du métier de mercenaire. Il leur faudrait attendre que les choses se tassent, que l'armée n'arrive pas à les retrouver, il leur faudrait changer d'endroit régulièrement. Les temps allaient devenir compliqué, mais ils avaient souvent vécu comme ça, alors après tout, pourquoi ne pas recommencer une nouvelle fois cette vie difficile ?
Le dragon garda son étrange sourire sans rien faire, attendant simplement.
[Action : Zéro tente de neutraliser Julia Robins et son talkie-walkie. Mise en jeu du dé rouge de collection si jamais échec]
Maître du Jeu Destin
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Mer 5 Juin - 0:47
À l'instant où le cri avait résonné dans le Palais, Néfarian s'était précipitée dans sa direction, pour voir trois flèches noires filer dans des directions différentes, chacune lâchant une lourde fumée grise et opaque. Grognant d'agacement, elle ne perdit pas de temps pour en prendre une en chasse. Mais la flèche était trop rapide, et volait de manière erratique, on aurait dit un drone télécommandé. Concentrée sur sa tâche, elle rugit en directement d'autres dragons de soldats. – Là ! Piégez-le ! Les quelques dragons de l'armée présents prirent en chasse l'une des cibles, s'organisant avec compétence pour contrôler la trajectoire du fugitif. Rapidement, le petit dragon se retrouva obligé de fuir sans une direction. Direction dans laquelle l'attendait Néfarian, qui se jeta sur lui, l'attrapant entre ses pattes. – Je te tient !
Ainsi ils avaient décidé d'utiliser des fumigènes ? À travers l'esprit de sa dragonne, la Garde royal entendait et voyait ce qu'il se passait, regardait la fumée se répandre. Peut-être avaient-ils décidés de passer par l'intérieur du château ? Ou avaient-ils préféré le tunnel ? Concentré sur l'extérieur, Julia Robin eu plusieurs secondes de retard lorsque la mercenaire apparu soudainement dans son champ de vision. Des secondes qui lui manquèrent pour esquiver complètement le coup. Le pommeau dur frappa le côté de son crâne avec force, plongeant immédiatement son esprit dans le noir.
A l'extérieur, Néfarian avait plongé vers le sol, planquant le captif par terre avec force. – Avec qui tu bosses ? grogna la dragonne. Pour toute réponse, le petit dragon noir se mit à glapir et agitant tout ce qu'il pouvait agiter, comme s'il avait le diable au corps. Mais Néfarian le maintenait solidement au sol, ce n'était pas bien difficile, ce dragon était maigrichon et il semblait jeune, comme un dragonnet tout juste adolescent. Il avait visiblement peur... ou plutôt, on aurait dit qu'il était complètement terrifié, il couinait sans discontinuer et agrippait le sol de ses griffes comme s'il avait toujours l'espoir de se sortir de là. La dragonne rouge répéta sa question, alors qu'un groupe de soldat s'approchaient en courant. Le fumigène était à présent vide, mais la fumée qu'il avait crachée emplissait l'espace. Un autre dragon vint se poser non loin, agitant ses ailes pour tenter de disperser le brouillard gris. Rapidement, le dragonnet noir fut maîtrisé, les chaînes furent passées autour de ses pattes et de son cou, mais malgré cela, il continuait à se tortiller sur le sol tel un animal n'ayant pas comprit qu'il ne pourrait plus s'échapper. Néfarian le regardait d'un regard circonspect, tandis que des soldats tentaient de parler au jeune, essayant de le calmer, mais leurs appels restaient sans réponses.
Puis la dragonne sursauta. Elle venait de ressentir la douleur de sa cavalière comme si c'était la sienne, puis l'esprit de cette dernière s'éteint comme une bougie que l'on souffle. Le coup n'était certainement pas assez fort pour tuer, mais Julia Robin devait être inconsciente, ou bien sonnée. Néfarian sentit la colère monter en elle, faisant fumer ses naseaux, devant ce stratagème vieux comme le monde. Attirer l'attention pour aller s'infiltrer jusqu'aux prisons ! Son sang ne fit qu'un tour, et au lieu de prévenir tout le monde, elle n'avait qu'une idée en tête, aller elle-même briser en deux le corps de l'humain qui espérait délivrer Arashi. De toute façon, comment cet humain ferait-il pour retirer les menottes runifiées ? La dragonne décolla brutalement, survolant le Palais pour aller jusqu'à l'entrée du tunnel, qui était peu à peu plongée dans une fumée lourde. Saleté de fumigènes, elle ne voyait qu'à peine le trou noir du souterrain qui menait aux prisons. Néfarian resta en vol stationnaire devant, les pointes de son corps hérissées, et émit un rugissement sonore, défiant quiconque se trouvait à l'intérieur de sortir maintenant.
Action : Mise KO d'un Garde royal : réussite L'action a réussi dès le premier lancé, le joueur garde donc l'objet Dé rouge de collection
Ikari Admin
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Mer 5 Juin - 16:08
La garde royale s'écroula dans les bras de la mercenaire, sans un mot, mais toujours en respirant. Zéro avait réussi son objectif dès le premier coup, dorénavant Néfarian était alertée, mais Arashi connaissait bien l'impertinence de cette dragonne. Elle n'alerterait personne, voulant régler le problème d'elle-même. Sa queue s'agita lorsque sa cavalière pensa la porte de sa geôle. Enfin la délivrance, enfin le comblement de ce creux qui s'était formé entre lui et elle. Il avait hâte, sentant son corps déborder d'adrénaline. Il trépignait d'impatience, allant jusqu'à pousser sa cavalière vers les menottes, mais il s'agissait aussi d'un frottement de tête afin de bien réaliser qu'il ne rêvait pas et que tout ça était bien vrai.
La mercenaire passa sa main le long du cuir de la vouivre, heureuse de le retrouver, de le sentir sous sa paume et ses doigts, mais ils n'avaient pas le temps de fêter leurs retrouvailles. Elle se sentait pourtant revivre, une ancienne lueur dansant dans son regard. Zéro n'était plus la bougie éteinte qu'elle avait été sans son dragon. Tout en soulevant les chaînes, la jeune femme pouvait sentir tout son corps trembler d'excitation. La queue du dragon battait contre le sol de la prison, et tout son corps frémit lorsque les lourdes chaînes tombèrent. Le regard rubis de la vouivre ne décrocha plus de sa cavalière, comme s'il s'agissait d'un fabuleux bijoux. Il était si fier, si heureux de la revoir, il pouvait sentir son esprit se mélanger à celui de sa cavalière, revoir ses souvenirs, son trajet, sentir ce qu'ils avaient mutuellement ressenti. Arashi avait envie d'étendre les ailes et de gronder à la fois tout son plaisir de retrouver sa cavalière et sa colère d'avoir été enfermé mais il devait encore attendre, sans donner l'alerte. Comparé à Néfarian qui avait bien désigné sa présence au-dessus du tunnel de sortie. Zéro... Elle pouvait sentir son souffle contre elle, comme une présence rassurante, un ami. Sa voix dans son esprit était rassurante, agréable à entendre. Il ne leur restait plus beaucoup de temps, mais Zéro prit quand même la peine de faire une légère accolade à la vouivre qui posa sa tête sur l'épaule de sa cavalière. Sa lourdeur lui avait manqué, sa présence aussi.
Après ces quelques secondes de bonheur, le duo se remit à fonctionner, Zéro glissa la clé du haut runologue dans l'uniforme de la garde royale, le dragon prit ensuite l'endormie entre ses crocs et la cavalière comme le dragon se dirigèrent rapidement vers la sortie. Avec un peu de chance il serait possible d'accuser Julia Robins pour trahison, elle aurait la clé, et aurait pu aider Zéro à s'infiltrer dans le château, sinon comment aurait-elle pu faire seule ? Elle aurait ensuite délivré la vouivre, mais le duo se serait retourné contre cette pauvre femme. C'était une possibilité qu'il ne fallait pas écarter, puis Zéro n'avait plus besoin de la clé, autant la rendre à ce moment là.
Alors qu'ils s'enfuyaient vers la sortie, Arashi sentait sa magie revenir, il sentait l'électricité statique, présent dans l'air, frémir à son contact, et tout son être se gorgeait de cette électricité. Il sentait sa poche revivre, son être tout entier reprenait goût à la vie. Malgré son séjour en prison, Arashi se sentait dans une grande forme, sûrement que l'adrénaline et la joie de revoir sa cavalière entraient en compte plus qu'autre chose. Monte sur mon dos Zéro, retrouvons les cieux que nous avons quitté il y a déjà trop longtemps. Avec plaisir Arashi. Pouvoir communiquer de nouveau faisait un bien fou, le duo se sentait dans une forme olympique, ils se sentaient puissants, prêt à tout pour pouvoir s'enfuir. Nous ne devons pas tuer par contre, juste profiter du chaos général pour nous enfuir. Le dragon hocha de la tête, il avait déjà comprit le plan en voyant les images avec un homme et un femme, en entendant les cris, en voyant la fumée dans les cieux par les souvenirs de Zéro.
Lorsque l'air leur fouetta le visage, la cavalière reprit sa place sur le dos de son compagnon, la vouivre s'élança, sentant l'odeur de Néfarian qui volait au-dessus de lui. Il courrait pour prendre de l'élan, s'appuyant les griffes de ses ailes, et soudain, enivré par sa liberté, Arashi ouvrit grand les ailes, et il s'élança à l'assaut des cieux. Il se moquait bien que Néfarian soit là où non, il tenait sa cavalière dans la gueule et sûrement qu'elle ne la laisserait pas s'écraser en contrebas. La vouivre prit de l'altitude, sentant les cieux s'ouvrir sous ses ailes, sentant le vent se faire brasser. Lorsque l'altitude lui plut, il chercha Néfarian du regard, cherchant à n'être visible que par la dragonne tempétueuse, et lorsqu'il la trouva la , il agita sa gueule. Le corps inconscient s'agita comme une poupée de chiffon entre ses crocs, puis, la gueule s'ouvrit, et la poupée glissa dans le vide.
Immédiatement après avoir laissé tomber le corps de Robins, Arashi se glissa dans les fumées qui commençaient à s'éparpiller aux vents. Il ne restait plus qu'à fuir dorénavant, et les autres dragon autre que Néfarian ne l'inquiétaient pas plus que ça : ils n'étaient pas là, et avaient l'air ailleurs, à s'occuper sûrement de l'origine du cri et celle de la fumée.
Maître du Jeu Destin
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Mer 5 Juin - 21:08
En vol stationnaire non loin de l'entrée du tunnel, Néfarian battait rapidement des ailes, attendant de voir si quelque chose allait en sortir. Ils n'avaient pas le choix, de toute façon, aucun dragon ne pourrait emprunter les escaliers qui menaient à l'intérieur du château, si Arashi était libre alors il passerait forcément par ici. Rapidement, elle vit de vagues mouvements dans la fumée et le noir de la nuit, mais attendit de bien avoir identifié de quoi il s'agissait avant de foncer. Elle était inquiète pour sa cavalière, dont l'esprit était éteint, mais avait l'intime conviction qu'elle était encore en vie. Son instinct l'aurait prévenu si Julia Robin avait été tuée. Mais comment avait-elle pu se laisser mettre inconsciente alors qu'elle était de garde ? Et si Arashi était libre... comment avait-il pu retirer les menottes aussi facilement ? La dragonne entendit alors les pas rapides sur le sol, et une ombre décoller brusquement. L'odeur ne trompait pas, elle était certaine qu'il s'agissait de la vouivre blanche. Alors il était réellement libre ! Comment cela était-il simplement possible ? Elle s'apprêtait à le suivre, mais changea immédiatement d'idée en reconnaissant également l'odeur de sa cavalière... Néfarian partit en piqué vers le sol, attrapa et freinant la chute de la jeune femme en la saisissant entre ses griffes. Relevant la tête, elle se rendit bien compte que c'était trop tard, le duo avait réussi leur coup. Cela la mit dans une colère noire, comment une seule humaine et son dragon pouvait tenir ainsi en échec une armée entière ? Qui avait bien pu être assez fou et stupide pour les aider ? La dragonne le jurait, des têtes tomberaient dès que l'affaire aura été éclaircit.
Devant le Palais, les dragons agitaient leurs ailes et s'organisaient pour disperser la fumée, déjà la place était plus claire. Néfarian vola et alla se poser juste devant, il y avait déjà des troupes de militaires lourdement armés qui bouclait le périmètre. Le petit dragon noir, quant à lui, était toujours enchaîné, mais semblait plus calme. Il agitait parfois sa tête, mais avait arrêté de couiner. – Néfarian. Une voix grave attira son attention. Devant elle se tenait le Colonel Diego Ashton, qui désigna la cavalière qu'elle tenait. – Équipe de secours, allez l'examiner. Alors qu'un médecin de l'armée aidait Julia Robin à reprendre ses esprit et s'occupait de l'entaille sur sa tête, la dragonne expliqua ce qu'elle avait vu au colonel. – Bien. Nous prenons la suite, répondit-il, imperturbable. – Où sont le Roi et Seventy ? Il faut que je leur parle, demanda la dragonne rouge. – Absents pour le moment. Néfarian ne chercha pas à en savoir plus, et se tourna pour s'occuper de sa cavalière. Dans tout les cas, elle comptait bien demander au Roi de leur assigner la mission de traque des deux criminels en fuite.
– Colonel. Ce dernier, occupé à superviser les troupes, se tourna lorsqu'un soldat casqué vint l'appeler. – Alors ? – Impossible de joindre la capitaine, annonça t-il simplement. L'homme fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. – Et à propos du dragon noir, colonel ? Que fait-on ? – Emmenez-le au Terrain militaire. Je me chargerais de son interrogatoire en personne. Faites appelez mon secrétaire je vous prie, j'ai un message à transmettre. Que personne ne fasse de déclarations à la presse pour l'instant.
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Sujet: Re: Infiltration Ad Hominem Ven 21 Juin - 1:29
Le lendemain
D'une manière ou d'une autre, le journal des échos étaient parvenus dans les mains de la mercenaire, dans les faits, elle avait surtout attendu le petit matin, dans un village assez peuplé pour avoir le journal, mais pas assez pour avoir des autorités trop compétentes ayant déjà vent de son évasion avec le dragon blanc. Elle était ensuite repartie rapidement, ne laissant derrière elle que le souvenir facilement d'une femme aux cheveux noirs, aux vêtements sans formes, sans couleurs, sans rien d'extraordinaire. Elle n'était qu'une femme oubliable, une femme dont on ne se souvenait pas, du moins tant que la teinture tenait, tant qu'elle portait les vêtements qu'elle avait entreposé dans la caverne du dragon. En tant que mercenaire, Zéro avait de nombreuses caches, même si dorénavant la plupart allait lui être inaccessible : elle était à la fois mercenaire mais aussi un contrat, une tête mise à prix et dorénavant ses « merveilleux collègues » pourraient la traquer. Le serpent qui se mord la queue, le début et la fin, elle était à la fois la main armée et l'individu à chercher.
— Nous sommes les ennemis publics numéro un maintenant, affirma Zéro sans grande conviction, ça va être compliqué pour trouver du travail. La tanière du dragon était une immense caverne se situant dans les plus hauts pics des Pics foudroyés -là où l'air restait respirable cependant-, Arashi la gardait jalousement, et se servait des nombreux orages pour la protéger. Elle se composait d'une salle circulaire, sans branchements, sans échappatoires en dehors d'un trou dans la caverne et de la sortie -ou entrée- principale. L'endroit était frais, mais Zéro tout comme Arashi avait l'habitude, il s'agissait de leur lieu de vie principal depuis le massacre de la famille Eavel, c'était leur maison à eux, leur demeure, leur antre. Dans cette caverne circulaire se trouvait un lac souterrain, utilisant l'eau qui gouttait du plafond, l'eau repartait ensuite, lentement, s'infiltrant ailleurs comme elle avait l'habitude de faire. C'était dans ce lac scintillant que se trouvait actuellement la fleur maudite, ses cheveux encore noirs flottaient autour d'elle, et ses doigts venaient tout juste de lâcher le journal du jour sur le sol rocheux de la caverne, elle les fit ensuite passer sur ses jambes, avant de prendre une pose lascive dans le lac, regardant le plafond, jetant sa tête le plus en arrière afin de pouvoir voir le trou qu'il y avait. — On trouvera bien des gens qui veulent la tête du roi sur un pic, commenta la vouivre, l'important c'est que nous ayons réussi. Le regard rouge de la cavalière se tourna vers la bête blanche, il avait reprit du poil de la bête, l'électricité parcourait de nouveau son corps -après avoir pris un bain de foudre-, ses écailles avaient retrouvées leur blancheur, ses cornes luisaient de leurs belles couleurs ambres, voir dorées, et dans son regard dansait cette lueur taquine.
La présence de la vouivre était rassurante, un vieil ami, une présence amicale, agréable. Zéro était heureuse qu'il soit sauf, mais la mercenaire savait qu'Arashi pouvait endurer de nombreuses choses. Être mis en cage n'était plaisant pour personne, notamment pour un dragon dont la vie ne se résumait pas aux quatre murs de sa maison et à une dizaine de rue dans sa ville, mais à l'île entière. Pourtant la mercenaire savait que la vouivre pouvait y résister, Arashi pouvait survivre, mentalement, physiquement aussi, à de nombreuses situations, trop nombreuses pour être raisonnables. Le dragon blanc s'approcha du lac, penchant la tête pour observer le journal. Il y observa les images sur les nouveaux engins aériens, se demandant jusqu'où les Hommes allaient bien pouvoir aller pour conquérir à la fois les cieux, la terre et les abysses. — Elle n'a pas tout à fait raison, commença Zéro, il existe de nombreux moyens de s'en sortir. La vouivre releva son crâne puissant, son regard rubis imprimant le lac dans sa mémoire, durant quelques minutes il ne dit rien, faisant régner le fracas de quelques éclairs dans la caverne, ils avaient beaucoup à faire, une toile à tisser, de l'argent sale à amasser, quelques individus à décimer. — Le monde souterrain nous accueillera à bras ouvert en effet, grinça Arashi.
Une onde parcourut les flots tandis que Zéro ressortait de ce bain froid, sous sa peau les sillons de la vie ressortaient vivement, son visage affichait son air sérieux, sévère et son regard pénétrant aurait pu égaler celui de Méduse. Arashi était parti s'allonger à l'entrée de la zone, soufflant fortement, inspirant cet air où dansait l'électricité statique. Elle pouvait voir sur son cuir des filaments bleutés apparaître et disparaître dans son corps, ils convergeaient vers l'organe permettant d'accumuler son électricité, faisant briller sa gueule d'une drôle de lueur. Il avait encore des forces à reprendre, mais en ces lieux orageux, Arashi reprenait toute son énergie. Dorénavant emmitouflée dans de grosses couvertures, la mercenaire s'aventura à son chevet, aller dehors sans le dragon était très compliqué, il apparaissait comme un capteur et un récepteur à l'électricité, permettant d'éviter à Zéro les décharges de l'endroit, mais ils ne pouvaient rien faire contre le froid glacial qui régnait. La fleur maudite s'adossa contre la vouivre, s'installant entre son aile et son cou, posant sa main sur le museau rugueux d'Arashi. Ses yeux se fermèrent, s'imprégnant totalement de la sensation de se sentir proche de son dragon. Zéro ne leur pardonnerait jamais. Elle n'oublierait pas les menottes la coupant de ce lien, elle n'oubliait pas non plus les nombreux tests imposés à Arashi, sous prétexte qu'il était dangereux. Et en même temps, elle les considérait comme des incapables pour ne pas avoir pu déceler un tel revirement dans le dernier examen.
Arashi, lui, voyait les cieux se faire envahir, les avions étaient rares à Argeya, mais les hélicoptères ne semblaient pas poser de problème en nombre. Un vent de colère avait soufflé en lui en voyant l'article, il avait souhaité les détruire entre ses griffes et ses crocs. Il ne comprenait pas non plus cette dragonne du roi, laissant faire simplement, lui disant que la meilleure solution n'était pas d'insuffler la peur et le chaos. Mais quelles autres solutions existaient-ils ? Arashi n'en percevait aucune, car il sentait que les humains avaient moins peur, ils s'étalaient un peu plus sur les terres sauvages, domestiquaient toujours plus d'animaux, et bientôt, qui sait, des monstres. La vouivre voulait protéger son territoire, son espèce aussi qui de plus en plus se perdait. Bientôt naîtrait de petits dragons, comme les Hommes avaient fait avec les petits chiens, bientôt les dragons ne seraient que les ombres des dragons d'antan. Les dragons géants périssaient sous les coups des Hommes et de leur dragon-chien, car Arashi n'avait pas oublié le Korangär et la guerre noire. Il n'y avait pas pris part à l'époque, se concentrant alors sur la mise en place de l'actuel roi au pouvoir, mais la race des dragons géants s'était sans doute éteinte avec lui. Pour Arashi, ce déclin ne revenait qu'à la faute des Hommes, le réveillant de son sommeil mais le prenant entre deux feux. Nous avons des affaires, Zéro, nous devons trouver des organisations où nous lier, sans être redevable, nous devons pouvoir écouler des affaires tout en achetant de quoi vivre pour toi. J'ai déjà quelques noms en tête. Oui, moi aussi, je dois aussi la recontacter pour qu'elle puisse refaire une tenue gérant l'électricité, tu ne pourras jamais utiliser ton pouvoir au maximum si je suis sur ton dos. Pensa Zéro en réfléchissant à leur manque d'efficacité actuellement. Elle était une stratège, et une arme, elle ne devait négliger ni l'un ni l'autre. Que comptes-tu donc faire, ma chère cavalière ? Adossée au dragon, la mercenaire prit le temps de la réflexion, observant face à elle des nuages chargés d'électricité, où de temps à autre un éclair venait illuminer la masse grisâtre, presque noire, d'un bleu éclatant. Il va falloir acheter un téléphone et une carte pré-payée, ensuite, appeler le numéro spécial de l'orphelinat. Lisette te refera sans doute ta tenue avec joie. affirma le dragon avant que Zéro n'est pu préciser qui lui ferait sa tenue. Oui, je vais la prendre exactement comme avant, mais avec une cape à capuche noire, je vais aussi lui demander d'autres vêtements plus communs pour sortir. Très bien, dans ce cas je te déposerai bientôt non loin d'un village pour que tu puisses atteindre ton objectif. De mon côté, je prendrai contact avec des individus afin de joindre un homme de Cylnaes. Leur travail commençait vraiment maintenant, il fallait gérer la fuite, chose faite, maintenant il fallait reprendre du service. Il fallait prévenir les contacts que la mercenaire se remettait en chasse. Fini le travail pour des vieux incapables de se défendre et leur dragon servant plutôt de moyen de locomotion, fini le travail sans sang, sans rien. Zéro reprenait le rôle de mercenaire, celui de sans foi ni loi, sans peur ni faiblesse. Il n'y avait plus de roi ni d'armée pour lui dicter son comportement et ses actions. Zéro n'était pas faite pour la protection du peuple, elle se vendait au plus offrant comme une arme. Arashi lui n'était pas fait non plus pour protéger ces Hommes qu'il détestait tant, ou plutôt, ce « Grand homme » qu'est l'état, et cette civilisation empiétant sur la grandeur des dragons.
Zéro s'était relevée, tout comme le dragon, elle était désormais affublée d'une chemise noire et d'un pantalon s'accordant sur la même couleur, elle portait des bottines aux pieds, s'accordant mal avec la chaleur qu'il faisait dès qu'ils redescendaient à proximité des villages. Mais qu'importe. La mercenaire grimpa sur le dos du dragon, et la vouivre s'approchant du bord, du vide, s'y laissa chuter. Ses ailes s'ouvrirent soudainement, et leur battement régulier rassura la cavalière. Elle avait bien retrouvé son dragon. Bientôt ils arriveraient non loin d'un village, où Arashi déposerait la mercenaire assez loin pour ne pas éveiller les soupçons, elle irait prendre un téléphone et commanderait à Lisette diverses tenues, en attendant, la vouivre blanche irait retrouver d'anciens contacts, afin de se mettre en contact avec Layos Alatreàm. Ils pourraient ensuite recommencer à chercher des contrats, et attendre si Elesis avait quelque chose de son côté. Finalement, ils retrouvaient pour l'instant une vie pleine, et active, vivant pourtant désormais dans le silence, l'obscurité et le mensonge. Mais ce duo avait toujours vécu de cette façon. Je vais aussi chercher un moyen de guérir la malédiction de One, je veux me débarrasser de ce putain de parasite qui me bouffe de l'intérieur. Une drôle de grimace se dessina sur les mâchoires du dragon, un sourire carnassier qui en aurait fait fuir plus d'un. Zéro se réveillait enfin, il retrouvait enfin la mercenaire froide et sûre d'elle.
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Infiltration Ad Hominem
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